jeudi 31 juillet 2008

Down

Voilà 3 étés consécutifs que j'ai des emplois qui me frustrent. Après 2 étés où je devais subir trafic et nombreux temps d'attente pour cause de covoiturage en plus de passer régulièrement 6h30 à fixer un écran d'ordinateur en me faisant des top 5 sur des bouts de papier parce que rien à faire, je passe cette période estivale à regarder sempiternellement des pains passer. J'ignore si c'est la température médiocre qui m'atteint, le sang toujours accumulé sur ma rétine, le sommeil irrégulier, toujours est-il que je me sens hautement irrité.

D'ordinaire une personne calme (je crois) et posée, la vivacité de mes nerfs est inversement proportionnelle à celle de l'esprit de Dany Turcotte et la tendance s'accentue plus les jours passent. Je me sens ultimement irritable, exaspéré par une médiocrité que je perçois comme ambiante, agacé par une stupidité que je trouve omniprésente.

Bien des gens me parlent de tout et de rien. Considérant toutes ces banalités comme inutiles ou sans intérêt, je suis assez avare de ces détails insignifiants lorsque je parle avec quiconque. Alors que je m'étends en insipidités ici, je sectionne dans le lipide (coupe dans l'gras) et restreint mes interventions à ce que je considère intéressant lorsque je parle avec des gens que je connais plus ou moins. Tout ça résulte en des dialogues où je parle peut-être 5 à 10 % du temps, mon interlocuteur se répandant en inepties. Alors que je vis normalement bien avec ça, je me sens de plus en plus agressif quand ça arrive. Hier, je l'ai échappé.

Gars de même: J'ai une petite table chez nous avec des fleurs pis...
Le Tapageur Pu Silencieux: Écoutes, je vais être honnête avec toi, je m'en calisse. Non, en fait, ça m'irrite. C'est pu de l'indifférence. Je pisserais sur ta table.

Et j'en suis retourné à mes pains, encore plus surpris de mon attitude que le gars en question.

Encore hier, alors que la frustration d'avoir été confiné pour la 26e fois de l'été à un poste que j'abhorre profondément s'accumulait comme matière fécale en rectum, l'ultime Joe Connaissant de la shop est venu me nourrir de son savoir, jugeant sans doute ses propos être ultime lumière qui saurait déclencher la photosynthèse cervicale de la plante amorphe que je suis au boulot déclenchant l'ouverture béante de mes sphincters d'impatience. Peu content de voir s'approcher cet homme qui semble considérer l'usage du mot notamment oralement comme un haut fait d'arme, je tente de rester calme.

C'est alors qu'il se met à me parler du Doc Mailloux et de combien il haït les gens racistes. Il me dit que le Doc Mailloux haït les noirs (des propos plus que discutables mais bon). Encore une fois, d'ordinaire, j'aurais abdiquer, lui laissant percevoir que son opinion était importante pour ma sombre personne. Et pourtant, je lui ai dis de "fermer sa gueule". Ajoutant du même fait que le Doc Mailloux avait aussi dit que les autochtones avaient des QI inférieures et que ça, personne en parle et ça aussi, c'est du racisme. Débouté, il est parti en reculant, me regardant comme si j'avais perdu la boule (ce qui pourrait bien s'avérer vrai si la slippery slope sur laquelle je semble engager se poursuit).

Je suis en besoin désespéré de divertissement. Help que disait John?

mercredi 30 juillet 2008

Génie!

Je pogne vraiment de quoi. Ici.

lundi 28 juillet 2008

Ce que vous ne verrez jamais ici

- Un post de parole de chanson (même si du The Doors serait pas mal hot)

- "À ce moment ici"

- Le récit de mes derniers achats vestimentaires (ça remonte à 2005, genre)

- Des photos de mes animaux domestiques et particulièrement de mes chats

- Moi disant combien une personne me manque

Désolé à la horde de gens que je viens de décevoir.

vendredi 25 juillet 2008

Littérature

Je parlais à une de mes voisines qui se gâtent de vivre la vie de tout le voisinage par procuration, la sienne n'étant visiblement pas à la hauteur de ses attentes, lorsqu'elle s'enquit de ma condition oculaire et des maux qui m'encombraient. Lorsque j'affirmai qu'une des choses que j'avais trouvé le plus ardu fut de ne pas pouvoir lire de livre durant la semaine, elle changea abusivement d'expression faciale. On aurait dit que je venais de dire "Eille, stu moi ou Benoit Gagnon yé fourrable en TABARNAC?".

Depuis mon tout jeune âge, je lis beaucoup. Haut comme 3 pommes, je dévorais la Courte Échelle. Jeune adolescent, je me gavais de Frissons puis plus tard de King. Vint ensuite les Orwell, Huxley et cie. Puis aujourd'hui, c'est beaucoup plus hétéroclite. Plus pauvre (et jeune), je fréquentais les bibliothèques où j'étais entouré de vieilles femmes de 80 ans et d'intellectuels pompeux de 50 ans. Très rarement, je voyais des gens de mon âge oser venir bouquiner.

Hier, je suis allé au cinéma voir The Dark Knight (très bon). C'était rempli de gens. Partout, les salles sont bondées, les club vidéos sont achalandés, les dvd se vendent bien malgré les coûts grimpant. Et pourtant, dans ma vie, il n'y a que 2 ou 3 adaptations cinématographiques que j'ai trouvées supérieures aux livres: The Shining, Fight Club et peut-être À l'Ombre de Shawshank. Pour le reste, j'ai toujours aimé mieux le livre: plus complexe, plus approfondi, plus long, plus intéressant. Malgré tout, la littérature fait piètre figure par rapport au 7ième art.

Si j'avais à trouver une cause à tout ça, je pointerais sans le moindre doute l'école. Fanatique de littérature, j'étais moi-même plus souvent qu'à mon tour fortement ennuyé par les médiocres livres qu'on nous fournissait dans nos divers cours de français. Combien d'histoire d'indien dans le nord avec son chien j'ai pu lire. Combien de récit de gamins violentés à l'époque de Duplessis.

Et même quand on décidait de nous mettre quelqu'un chose de sympathique sous la dent, quelque chose susceptible de susciter un intérêt pour la lecture, on gâchait tout. Je me souviens qu'une fois, on nous avait fait lire la nouvelle Un élève doué de King, un récit sombre d'un jeune garçon brillant dont la fascination pour les morbides crimes nazis entraînera un déclin mental troublant. Alors que tout ça aurait pu s'avérer une porte d'entrée pour une discussion sur les génocides, la nature humaine, la fascination pour les choses plus sombres, on parlait plutôt du type de narrateur, des différents procédés littéraires et de l'ordre des péripéties.

Je n'ai eu qu'un seul professeur, ironiquement d'anglais, qui a su vraiment susciter l'intérêt de ses élèves pour la lecture. On lisait des grands classiques de l'histoire, puis on dissertait, on parlait des conflits observés dans le récit, du symbolisme utilisé par l'auteur, des significations qui y sont inhérentes, des liens qu'on peut faire avec la vie de tous les jours. Au final, je trouve ça triste que ce ne soit pas tout le monde qui ait vraiment la chance de découvrir la richesse des livres, parce que c'est avec eux qu'on découvre tant de choses.

Pour ma part, j'ai découvert la tristesse avec l'Ange de l'espoir de Mandino. La créativité, l'imaginaire avec la trilogie de Tolkien. L'intelligence à son état le plus brute avec Orson Scott Card. Le sarcasme avec Kurt Vonnegut. La complexité de la peur avec King. Le rêve avec Rowling. Le pouvoir avec Orwell. J'ai découvert des centaines d'univers et je trouve dommage qu'ils restent autant inexplorés.

jeudi 24 juillet 2008

L'amour: l'approche mathématique

Je suis peut-être un freak fuck.

Dans la vie, je calcule beaucoup. Quand une action physique n'accapare pas mon esprit, je suis généralement en train de compter quelque chose. Quand je m'emmerde, je compte des multiples de 2 ou de 3 dans ma tête. On m'a jugé pour ça, grassement. Avant d'uriner, je liste les nombres premiers en attendant que ça sorte. Je joue au poker, je calcule les cotes de pot, les probabilités, les chances de gain implicites. Je regarde le hockey, je projette les victoires à venir selon le nombre obtenus à présent, j'estime le nombre de lancer en moins possible d'obtenir en resserrant la défense, cerne avec le pourcentage d'arrêt du gardien si la baisse probable de régime offensif et le pourcentage d'arrêt du gardien adverse si cela serait donc une bonne stratégie.

Il existe un concept particulièrement utilisé en probabilité qui s'appelle l'Espérance. L'Espérance est la somme des gains et pertes pondérés par leurs probabilités. Par exemple, si vous jouez à pile ou face avec Pierre Curzi et que ce dernier vous offre 5 dollars si la pièce tombe sur pile et vous oblige à payer 4 dollars dans le cas contraire, vous avez un espérance de (5x.5 - 4x.5) +.5. C'est donc un pari qui vous est bénéfique et vous en profitez pour flouer l'ex Président de l'Union des Artistes qui ne comprend rien à l'universalité de l'Art.

Dans ma vie courante, j'ai souvent recours à un approximatif calcul d'espérance pour savoir si une décision est bonne ou mauvaise. Dernièrement, quelqu'un m'a fait remarquer que 100% des divorces sont causés par le mariage. Ça m'a amené à réfléchir. Est-ce que chercher l'amour, ça a une espérance positive ou négative en terme de bien-être?

Je n'ai jamais eu de grande expérience amoureuse. Un premier balbutiement plus pour se prouver à soi-même que n'importe quoi d'autre, une fille sensass qui m'apprenait devoir retourner vivre en Saskatchewan d'où je ne la savais même pas originaire après si peu de temps, une fille qui m'aura rendu dingue avant que je réalise la non réciprocité, et bien des trucs n'ayant même pas la longévité de la célèbre course du Mans.

J'ai donc de la difficulté à quantifier le bien-être d'être en couple, tout cela étant pour moi concept aussi flou que la sexualité de Sébastien Benoît. Je ne peux pas vraiment me fier non plus à mes amis qui vraisemblablement m'en parle sûrement plus quand leur couple va mal que le contraire, sinon je ne comprends pas pourquoi ils perdurent dans ces merdiers. Passons.

La non fructification des kilojoules investies dans la recherche de la douce moitié est assurément source de démoralisation certaine. Il faut donc prendre en compte la probabilité de ne pas trouver et les frustrations qui en résultent. J'ai de la difficulté à mesurer le nombre de filles qui pourraient vraiment être intéressante. Si on utilise un approche probabiliste, il faut calculer la proportion de filles attrayantes physiquement, qui sont drôles, curieuses, cultivées, intelligentes, pertinentes, différentes. Voilà déjà qui vient restreindre le tout lorsqu'on multiplie les proportions de chaque catégorie. Ensuite, quel proportion de celles qui cadrent dans tout ça sont toujours célibataires? Bien peu. Et pour la réciprocité, j'ose croire qu'on a ici une probabilité conditionnelle plus grande que la probabilité de réciprocité de la fille moyenne mais même à ça. Au final, même si je suis sûrement pessimiste, il n'en demeure pas moins que les chances me semble plus mince que Nicole Richie.

Et puis même si ça fonctionne, ça se peut bien que tout finisse par foirer et que le résultat global en résulte en une expérience plus négative que d'autres choses.

Donc si on calcule la joie d'être heureux en couple pondérée par la probabilité que ça arrive, qu'on y soustrait la frustration de rien trouver pondérée par la probabilité que ça arrive et qu'on soustrait également le feeling de bouse qui peut résulter par un échec multiplié par la probabilité de ce dernier, on obtient grossièrement l'espérance sur l'investissement d'énergie et de temps dans la recherche parmi la faune du sexe opposé.

Honnêtement, ça me donne un résultat pas loin d'être neutre (je vous épargne les chiffres). Ça amène à réfléchir...

mardi 22 juillet 2008

En quête de crédibilité

L'âge moyen du bloggeur est difficile à cerner. Si j'avais à me prononcer, je dirais sans doute 27 ou 28 ans, du moins c'est ce que mon observation me permet de conclure, avec un écart-type de 3 ans. J'en viens donc à me dire que jeune d'un frais 20 ans, je fais figure de donnée aberrante dans ce curieux et hétéroclite paysage.

Si je me compare avec mon entourage immédiat, j'ai l'impression d'être une personne avec des opinions assez définies et plutôt nombreuses. Autour de quelques sympathiques cervoises, j'adore discuter et argumenter sur la politique municipale, provinciale, fédérale, parler régime russe, élection américaine, situation au Moyen-Orient, philosopher religion, vie après la mort, conflit intergénérationnel. Je pense avoir des trucs à dire, des points de vue sur ce genre de sujet or je les aborde pas ou peu ici.

Le fait est que j'ai l'impression d'être un p'tit cul. Par exemple, dernièrement, il y a eu une simili contreverse quant à la venue de Sir Paul McCartney à Québec, une histoire que j'ai trouvé autant grotesque que rocambolesque. J'ai lu un article du Foglia-des-pauvres un beau matin et j'ai trouvé le tout tellement ridicule que j'ai eu le goût de m'insurger sur mon blog, répliquer, expliquer en long en large et en métaphores douteuses mon désaccord. Et pourtant, pourtant... Je me suis dit: who fucking cares? Poser la question c'est pas mal y répondre.

Au plus, je me risque parfois par voie de commentaire sur certains blogs, quand je me sens vraiment interpellé ou particulièrement d'attaque. Du coup, je me demande comment on obtient crédibilité. Ce n'est surement pas en racontant la fois où une grosse dégueulasse à lu nos lignes de la main. Et puis l'âge, je le considère comme obstacle majeur alors que pourtant, je n'hésite pas à juger l'opinion de quiconque, vieux ou jeune. Paradoxal un peu.

Il y a sûrement une part de confiance en soi, une estime qui nous amène à se dire que ce que l'on pense peut avoir une valeur pour d'autres. Ça s'acquiert sans doute avec le temps. Parce que j'ai l'impression d'être souvent à contre-courant avec les médias de masse ou bien avec l'opinion un peu plus à gauche qui me semble présente dans la blogosphère, je me tiens tranquille, démotivé un peu car je sais que le peu de lecteurs qui passeront ici seront possiblement hostiles. Moumoune? Pas mal, je sais bien.

dimanche 20 juillet 2008

Ma vie, ce canal payant auquel je ne suis plus abonné

Après plusieurs mois de tergiversations, de doutes, de questionnements pis toutes ces mots de gars pas sûr là, j'ai finalement décidé au début de juillet de me faire opérer les yeux au laser. Souffrant de légère myopie, je souhaitais me défaire de mes lunettes qui, tel Yves Jacques, était constant agacement dans ma vie de part leurs omniprésences. J'ai donc pris rendez-vous dans une clinique près de chez moi où on eut tôt fait de m'ausculter la vue et me déclarer candidat idéal à ladite chirurgie et candidat idéal pour délier les cordons de ma frêle bourse et fournir la quantité considérable de deniers nécessaire pour me départir de mes verres. Motivé comme une famille de 12 cocaïnomanes brésiliens aux cheveux blitchés descendus en Québec 3 jours à l'avance pour voir Paul McCartney, je m'empresse d'obtempérer et rapidement une date est scédulée pour l'opération.

Après avoir obtenu une semaine de congé au Royaume du Pain, la voie semblait pavée pour un total succès. Je me présente donc vendredi dernier à la clinique. On m'examine une fois de plus la vue et rapidement, je suis envoyé vers le bloc opératoire où on me coiffe d'un bleu bonnet et où on me gèle les yeux continuellement pendant 15 minutes. Après cet intense solo de goutte exécuté par une assistante chirurgienne qui me semble possédée d'une fébrilité intense, je pénètre finalement dans la salle d'opération.

Immédiatement, je réalise que les vieux moyens utilisés par old buddy J.C. tels que boue dans l'oeil, "Lèves toi et vois" et implorer el Père sont désormais caduques lorsque vient aujourd'hui le temps de redonner la vue. On m'allonge et m'installe la tête sous l'appareil laser, je subis un dernier solo de gouttes, le chirurgien se fait rassurant, m'explique tout au fur et à mesure et on débute.

Commençant par l'oeil droit, le spécialiste m'obstrue le gauche puis s'assure, à l'aide de divers outils (pince, tape, marteau, feuillet de l'Oratoire St-Joseph), que le tout demeure immobile. Une fois les choses en place, il coupe une lamelle dans mon oeil. Je vois passer la lame que je sens froide, ma vision est nulle, que du noir, puis je vois à nouveau pour voir passer un bout de peau d'oeil devant ma cornée. Je subis ensuite un 25 secondes de bombardement laser en règle, je revois passer le bout de peau, il me passe un pinceau dans l'oeil puis on recommence pour l'autre oeil. Après quoi on m'envoie patienter 45 minutes sur un fauteuil avec d'opaque lunettes de soleil sur les yeux. Pas pire pour un gars qui ne voulait plus de lunette...

Le chirurgien me fait revenir en salle, il m'observe brièvement lex yeux et m'explique qu'il a dû me mettre des verres de contact puisque lors du procédé, la membrane épidermique de mes yeux s'est détachée pour former des plis comme un tapis dans lequel on se serait enfargé. Résultat, l'utra-sensibilité de mes yeux rendraient la guérison très lente et accompagné d'incommodant verre pour assurer que la surface se cicatrise de façon lisse. Hell fuck.

Je retourne donc chez moi où je passe ensuite des heures d'enfer durant lesquels mes yeux sont plus chaud que Normand Brathwaite à Belle et Bum. Incapable de regarder la télévision ou de lire, j'entre dans un stade de débauche totale où je grogne lentement en me sentant avili par les évènements. Je dors de façon aussi intermittente que le ton de voix d'un jeune pubère, je me sens ma figure aussi fraiche qu'un cul de ouananiche (je me sentais le besoin d'user de cette comparaison).

Je retourne sur place le lendemain, alors que les opérés de la veille festoient grandement verre de porto à la main en gambadant à folle hauteur en se faisait des high five, je rumine dans mon coin en ayant de la difficulté à voir. On m'observe et me demande d'être patient, la guérison pourrait prendre plusieurs semaines.

Nous sommes aujourd'hui lundi, après 2 autres rendez-vous à la clinique, ma condition est plutôt stable. Aujourd'hui, mon oeil gauche m'offre une vision floue comme l'opinion politique de Guy Bertrand tandis que mon droit est aussi clair que celles de Jean-Marie Lepen. J'ai donc une vision globale du genre André Boisclair. Je vois difficilement ce que j'écris (avouez que vous n'y aviez vu que du feu?). Espèrons que demain sera mieux!

jeudi 17 juillet 2008

La séduction dans le monde usinier

Alors que tel un chercheur scientifique je côtoie l'unicellulaire dans mon milieu de travail, il m'arrive d'en entendre des vertes et des pas mûres. C'est ainsi que j'ai, entre autres, entendu un gars de nuit dire que "la margarine, jaune ou blanche, on s'en calisse, l'important c'est que ça lubrifie bien pour le sexe de camping" alors que ce dernier était sans nul doute en contrôle de tous les enjeux du dossier.

Dans cet univers fortement machiste, je travaille avec 4 filles, toutes âgées entre 16 et 18 ans. Puisqu'une forte propension de ces dames semblent travailler dans le but de payer la drogue qu'elles ont consommée il y a deux semaines, elles sont de peu d'intérêt. Cependant, ce ne semble pas être l'opinion de la majorité d'hommes de la masse de mâles de mi-vingtaine qui constitue une bonne partie de mes collègues. En effet, des derniers s'évertuent à parler longuement aux quatuors de donzelles avant de venir me gratifier de leur évaluation du physique de chacune ("Asti d'boules hein?")

Il est cocasse d'observer le rituel de séduction en cours. Hier, j'ai eu droit à une petite perle.

Gars de nuit: "Eille, es-tu payé à temps double toé?"
Fille désorientée: "Non, pourquoi?"
Gars de nuit: "Ben parce que tu travailles à 2 places en même temps, dans l'usine pis dans mes culottes"

J'ai un instant cru mourir de rire. Besides, what's up avec les gars de 25 ans qui flirtent avec les filles de 16? Ciiiiboire...

Ultimate Freak Fuck

J'adore les gens particuliers, hors normes. Le type de personne intensément unidimensionnel. Une dimension linéaire et peu commune avec un soupçon de folie. Une dimension qui m'est inconnue. Ces gens, je les appelle les freak fucks. On peut les rencontrer un peu partout: dans les bars, sur le bord du fleuve en train de faire un feu, à l'église (ça pleut), au comptoir de viande froide, etc.

Depuis toujours, et pour des raisons que je peine à identifier, j'ai l'impression que les gens se confient plus à moi qu'à la moyenne des gens. C'est ainsi que je suis au fait de bien des choses dans mon entourage bien malgré moi. Or il semblerait que mon côté Louise-Deschatelets-des-goddamn-pauvres projette une aura particulière puisque de parfaits étrangers m'abordent courrament pour me faire la conversation sur d'anodins sujets jusqu'à ce que la conversation divague en eaux troubles et que je sois à même de percevoir que mes interlocuteurs sont des freak fucks. C'est ainsi qu'un homme peu salubre s'est mis à me parler de la qualité dégradante du cuir des sièges de bicyclette banane dans un miteux bar du sombre Lévis. C'est ainsi que j'ai déjà longuement discuté gestation de batraciens avec une véritable et nauséabonde égérie sur le bord du fleuve au soleil couchant. C'est ainsi que, dans un conventum des brebis de Jésus, j'ai appris qu'un homme à l'air louche était un ex-détenu condamné pour agression de mineur.

BREF, je marchais en cette douce soirée dans les scabreuses ruelles de l'insondable Lévis lorsque s'approcha de moi une femme à l'allure peu recommandable. Tout de fluo et stretch vêtue, la fétide dame me frappe de par sa laideur prédominante. Elle est intensément velue. Ses avant-bras sont invisibles sous une masse uniforme de poil. Avoir été au 17ième siècle, je n'aurais fait ni une ni deux et je l'aurais sans doute abattue pour revendre sa peau contre 3 fusils, 6 miroirs, 2 casseroles et un chapelet. J'ai d'or et déjà un bon feeling que mon interlocutrice n'est autre que freak fuck. Bien que sa démarche claudicante, son élocution aussi fluide que celle d'un Normand Brathwaithe et la pluie de postillons qui jaillissait de sa débectante bouche étant autant de signes d'un état avancé en alcool, c'est le duo de grosses ChatSauvage qu'elle tenait en main qui me confirma que j'avais affaire à femelle en bouésson.

Sans plus de cérémonie (le stock de ces dernières ayant été épuisé au 400ième), elle insiste pour lire les lignes de ma main. Peu ragouté à l'idée d'un contact cutané avec la crasseuse dame, ma curiosité l'emporte tout de même et je laisse la médium ratisser large avec son small brain. Avec de grossiers gestes théâtraux, elle plisse le front, fronce son mono-sourcil, humecte ses lèvres noires et se prononce de sa voix rauque, écaillée et aussi féminine qu'une joueuse de hockey. Il semblerait que je vais vivre vieux, avec 3 ou 4 enfants, une voiture rouge (???). Puis la demoiselle à forte charpente prend une pause et s'exclame: "Tu seras une vedette!" sur un ton qui ne laisse planer aucun doute. Le verdict est lancé, la femme perd sa contenance et le peu de focus qu'elle possédait encore. Après un bref dialogue où nous parlons du dévergondage de Madonna, cette ambassadrice du mal (oh oui!), elle quitte, prétextant une fatigue prenante.

J'ai donc terminé ma marche le coeur léger sachant qu'un jour je serais a big star.

jeudi 10 juillet 2008

On ne m'a pas averti

- Qu'ils avaient changé les lois et que les clignotants sont désormais facultatifs en voiture. Cool!

- Que la fidélité, ça marche pu comme ça dans les couples. Je connais rien là-dedans j'imagine.

- Que Rachid Badouri est pas drôle.

- Que penser rationnellement, c'est pas donné à tout le monde hein?

- Que les gens te jugent quand ils te pognent à brailler comme une fillette en lisant un livre (j'dis ça de même là, un ami m'a raconté)

- Que du gazon, ça brule au soleil !?!

lundi 7 juillet 2008

Frissons

J'ai vécu aujourd'hui le plus grand moment télévisuel sportif de ma toute jeune vie. Bien que le hockey soit sans nul doute mon sport favori, le tennis est celui que je préfère regarder au petit écran. Depuis plusieurs années, je ne manque pas une finale de Grand Chelem et étant assez jeune, mon expérience avec le monde du tennis de résume beaucoup à l'observation d'une des plus magistrales séquences de succès dans le sport, celle de Roger Federer. Aujourd'hui détenteur de 12 titres du Grand Chelem, 55 titres, 75 présences en finale, il a été minimum des demis-finales des 17 derniers Grand Chelem, une série gargantuesquement phénoménale.

En ce dimanche 6 juillet, la quinzaine 2008 de Wimbledon se concluait de la plus sublime façon qui soit, un duel entre les deux titans du monde de la raquette: Roger Federer et Rafael Nadal. Dauphin du Maître depuis maintenant 3 ans, Nadal n'est certes pas en reste en cette période faste du tennis masculin. C'est fort de 4 titres du Grand Chelem, tous remportés à Rolland Garros, que l'Espagnol s'amenait sur le court anglais pour prouver à la planète qu'il était plus qu'un spécialiste de la terre battue. Ayant montré un service colossalement amélioré ainsi qu'un jeu au filet rehaussé, force est d'admettre qu'il avait les moyens de ses ambitions.

Nous avions donc droit à une rencontre qui à coup sûr serait historique. Quintuplement champion en titre, le Suisse Federer avait en tête d'abaisser définitivement le record de cinq victoires consécutives au All England Club dont il était co-détenteur avec le mythique suédois Björn Borg. Quant à Nadal, il tentait de devenir le premier depuis 28 ans à maîtriser la terre battue et le gazon, Rollang Garros et Wimbledon, dans une seule et même année.

Nous étions promis à un grand choc. D'une part, le Roi du gazon, Empereur de l'herbe où il était invaincu depuis 65 matchs durant lesquels il avait célestement dominé la rapide surface tandis que d'autre part, le Prince de l'ocre, l'affamé loup à l'irascible détermination et au talent brut inquantifiable.

Nul besoin de dire que j'étais tôt debout, rivé à mon téléviseur et suspendu aux lèvres des commentateurs pour suivre ce qui se promettait d'être un match stratosphérique. Partisan viscéral du Suisse, c'est avec halètement que je suis chacun des corsés échanges qui meublent les deux premiers sets qui vont à l'avantage, à mon grand damne, du Majorquin. 10 balles de bris gaspillées par le no 1 mondial, un complexe palpable face à son éternel rival, plusieurs erreurs surprenantes de leurs caractères inhabituels. Déjà, je suis prêt à lancer la serviette, franchement déçu de l'effondrement de mon favori dont on annonce la fin du règne depuis déjà quelques mois.

Or, grâce à une détermination qui nous était apparue absente lors de la dernière quinzaine française, Roger se maintient tant bien que mal en vie lors du 3ième set. Les échanges sont succulament disputés. Chaque coup victorieux du Suisse me fait littéralement rugir, chacune de ses erreurs me désolent vivement. Visiteuse redoutée mais quelque peu attendu, la pluie joue les troubles fêtes. Retour aux vestiaires pour les 2 géants de la raquette.

Après une interruption qu'on aurait souhaité plus brève, le jeu reprend. Visiblement, le champion en titre a tout sauf abandonné là où plusieurs de ses partisans, dont moi-même, avaient capitulé. Tous deux imprenables aux services, les deux joueurs doivent se disputer le bris d'égalité où Federer, plus impérial que jamais dans ce match, sert avec une assurance exaltante pour s'enfuir avec la 3ième manche.

Visiblement revigoré par ce mental gain, FedExpress joue un tennis d'enfer au 4ième set. Enfilant orgasmiques coups droits décroisés et revers délicieusement liftés, il tient tête à l'Espagnol dans une manche diablement relevée et âprement disputés. C'est encore une fois le bris d'égalité qui départagera les deux grands.

Durant un quinze minutes qui restera gravé dans la mémoire de plusieurs, durant l'espace d'un moment divin, le temps de nombreuses palpitations, balle de manche, balle de championnat se succèdent dans un des plus magistral dialogue sportif qui fut. La tension est palpable, la foule est à fleur de peau, l'Histoire s'écrit. Après maintes échanges, souffles retenus, déceptions amères, Federer s'empare d'une deuxième manche.

L'improbable se produit. Nous aurons droit à une cinquième et décisive manche. Une cause que l'on croyait perdue est ravivée et les spectateurs sont en liesse. Il n'y a plus de doute possible, chaque spectateur et télé-spectateur se sait choyé d'assister à ce grand moment. Il s'agit de ces situations où la Vie nous fait de ses grâces dont elle chérit jalousement le secret.

Ce dernier set, quel set. Puisqu'il n'y a pas plus dramatique que l'Histoire qui s'écrit, chaque coup gagnant devient péripétie d'un récit aux ampleurs indescriptibles. Après un second malencontreux délai de pluie, le Roi est plus incisif que jamais. Les deux joueurs s'échangent impoliment la balle dans une symbiose qui fait trembler un gazon qui fut pourtant foulé par maintes légendes. Le duo de tennisman est investi d'une mission: obtenir le bris de service. Or, ces derniers sont fort avares de leur service si bien que l'on doit attendre jusqu'à 7-7 pour voir l'Espagnol faire trembler son rival. Désormais en avance, Rafa concrétise rapidement le tout. Il est désormais le nouvel Empereur du gazonné sol londonnien.

Le Suisse est détruit. En conférence de presse, il laissera l'émotion se saisir de lui, lui d'ordinaire si posé. La défaite est amère de part son côté tragique. À l'aube de la saison sur dure, l'incertitude plane sur la disposition du no 1. Ses supporters compatissent tristement avec sa légitime douleur. Le Roi tremble, ses fondations périment lentement et le Prince Nadal répond "présent" lorsque vient le temps de chercher candidat pour la passation du pouvoir de l'empire mondial de la raquette.

Aujourd'hui, j'ai probablement vu le plus grand match de l'Histoire du tennis, quel beau et noble sport, simplement.

mercredi 2 juillet 2008

Bell

Depuis la fin de mon année scolaire, je travaille de soir dans le but d'amasser suffisamment d'argent pour subvenir à mes besoins durant l'année scolaire. Travaillant pour la première fois si tardivement dans ma vie, je reviens chez moi dans les minuits et je tente de gérer mon sommeil avec le peu de discipline qui m'est familier. Bien souvent je m'endors vers 3 heures alors que s'achève la ligne ouverte du toujours succulent Jacques Fabi sur tout le réseau Corus. Le matin venu, même si la chaleur règne, que mes couvertures sont aussi humides que vagin de matante à show de Mario Pelchat, que les rayons du soleil illuminent ma chambre entière, malgré tout ça, je demeure longuement dans mon lit dans un état près de celui du concombre. J'écoute la radio tout en me ré-endormant continuellement. Or tout ce beau rituel qui me laisse périmé et indisposé (pas frais et dispo, genre) se voit troubler au moins 1 fois par semaine par un [insérez intense série de jurons] de téléphoniste de Bell Canada.

Fuck you all téléphonistes.

C'est ainsi qu'à 9 heures tapant, le téléphone sonne et mon interlocuteur ayant un français aussi sommaire que la poésie de Sthéphane Ouellet peut l'être s'enquiert de la présence de Monsieur ou Madame XXXX. Après lui avoir indiqué sur un ton plus ou moins concilié que j'étais seul dans ladite maison, Immigrant Boy me demande à quel moment serait-il le plus apte à communiquer avec la personne en charge du domicile. "En début de soirée" est invariablement ma réponse. Après vérifications, aucun appel en début de soirée de la part de Bell depuis le début de l'été.

Ce matin, c'était le 12ième appel de sollicitation en 2 mois. Je les ai compté. J'étais fortement tendu au téléphone.

Bell: Bonjouw messieur, est-ce que je pouwais parlé à Monsieuw ou Madame...

Tapageur: Qui parle?

Bell: Jean-Mawie de chez Bell Canada.

Tapageur: Ils ne sont pas là dans le moment, est-ce que je peux prendre le message?

Bell: À quel heuwe sewait-il possible de les wejoindwe?

Tapageur: Écoutes Jean-Marie. Je vais être direct avec toi et je trouve dommage que ça tombe sur toi en fait parce que tu m'as l'air sympathique mais bon. Ça fait 12 estis de fois que vous m'appelez en 2 mois. À chaque fois, je vous dis d'appeler le soir. Pas game de pas me poser le question si vous êtes pour vous crissez de la réponse. Actuellement, on est avec Vidéotron. Je peux te jurer que même si j'économisais 20 piastres par mois avec vous, je t'enverrais chier. En fait, c'est un peu ce que je suis plus ou moins subtilement en train de faire. Va chier. Là tu vas t'arranger pour plus que je reçoive d'appel, je suis assez confiant que tu es capable. Bonne journée.

Bell: Bonne jounée monsieuw.

J'ai peine à croire que c'est rentable de payer des salaires pour faire déranger des gens de la sorte. Qui a déjà adhérer à Bell suite à un téléphone? QUI????

mardi 1 juillet 2008

Comeback Kids

Dernièrement, j'ai quelques amis qui sont revenus de long voyage, plusieurs mois à l'étranger, loin de leur mère patrie. Alors que je peine encore à découvrir qui je suis, mes aspirations et qui je veux devenir, eux découvrent le monde, ses multiples et magnifiques facettes.

Le meilleur moyen de savoir si on apprécie une chose, dans mon humble avis, c'est de ne pas la côtoyer durant une certaine période. C'est ainsi que j'ai découvert que plusieurs choses que je croyais importantes dans ma vie sont en fait parfaitement inutiles. Je réalise également, alors qu'ils sont un peu partout sur le globe, que j'aime bien la présence de certaines personnes, aller prendre une bière avec eux, jaser de la vie, des autres, de soi, du futur. De ces gens avec qui j'aime décider, en plein après-midi, que nous monterons au Casino de Montréal le soir même. De ces amis avec qui randonnée en raquette devient partie de plaisir. De ces chummys avec qui il fait bon de s'imaginer devenir un groupe criminalisé, que pour décider qui aurait quel rôle.

Petit à petit, sans trop faire de bruit ni de vague, la vie et ses divergents courants amènent des amis de jeunesse vers divers rivages, différents paysages. Nos horizons autrefois communes sont désormais différents panoramas qui se croisent le temps de sympathiques soirées ou de mémorables évènements.Ce sont ces moments qui forment le chœur de ces amitiés qui survivront aux affres du temps, leurs intensités qui dictera la force des liens qui uniront des gens qui, bien qu'ils habitent à des lieux l'un de l'autre, demeureront plus proches qu'on ne pourrait le croire.

Cet été, je réalise que j'ai franchement un bel entourage. J'ignore si cela est causé par le fait que travaillant de soir, je passe la majorité de mon temps seul et que je savoure plus le reste, toujours est-il que j'ai des criss de bons chummys.