mardi 30 décembre 2008

Doux poème, ultime théorème

Né d'éthylique collaboration avec sweet petit p, pour initié seulement:

Dès le moment où je t’ai vu avec tes deux gros trémas
J’ai su qu’en début de période seraient nos ébats.
Aussitôt que j’eus aperçu ton plantureux décolleté
Ma verge à problème théorique de prob emprunta dureté.

Ton corps comme le miroitement d’une grosse prestation
Me pousse indéniablement vers les plus vicieuses tentations.
Ton insatiable appétit sexuel j’adorerais bien rassasier
En te pourfendant de ma plantureuse indemnité.

Tu es le songe idéal lors de mes longues nuits mornes
Telle la plus fluide des intégrales sans borne.
T’avoir dans mon lit serait la plus inouïe des chances
Autant qu’avoir un bon prix pour une assurance.

Quand je pense à toi, à nous, j’ai le trémolo
C’est un peu comme découvrir la borne de Kramer-Rao
Veux-tu, ô grande beauté des plus magnifiques,
Avec moi t’engager dans le plus beaux des processus stochastiques.

Unissons-nous selon les traditions bayesiennes,
Ma douce, s’il-te-plait sois mienne.

mardi 23 décembre 2008

La course aux jouets

Parce qu'à quelque part entre Monsieur Univers, Terminator et la gouvernance de la Californie, sweet Arnold a réellement saisi la vie. Et je ne parle pas d'homme enceint (hell no) mais bien de cette effrénée course contre un noir de combat i.e. Sinbad que nous menons tous à un moment ou un autre de notre vie pour l'obtention du saint Graal noëlesque.

Puisque la fête à J.C. approche à grand pas et que le plus grand plaisir à retirer de ce festival de la tourtière, des guirlandes moches et des reprises à Musique Plus est sans le moindre doute de donner, je me devais donc de compléter mes emplettes que j'avais diligemment repousser.

C'est donc armé de ma proverbiale impatience que je suis parti ce matin en chevauchant ma wild T-Mobile en direction des centres d'achat, terres promises en cette période de décembre. Bien que tôt, les stationnements sont déjà bondés et ça joue rude pour la conquête d'un espace. Au volant d'une Jetta rouge feu, une femme s'époumone en pestant tandis qu'elle se fait littéralement voler sa place. Que de tension dans l'air, on se croirait à un souper retrouvailles de télé-réalité.

Après avoir déniché lointain parking, je me dirige vers l'agglomération commerciale, le coeur léger, le portefeuille encore lourd. Après avoir traversé une rivière à la nage, parcouru de vastes plaines, affronter une horde inopportune de grouillant nains et établi campement pour la nuit, j'arrive finalement à destination. Je pénètre dans l'antre du katching et de plein d'autres bruits d'argent de même.

Il y a foule. La circulation est ardue pour toute personne à rythme décent. Je me faufile tant bien que mal parmi la masse dense empruntant au cloportisme. Je pénètre dans une librairie, je suis finalement à mon aise et fin prêt à distribuer le bonheur à grand coup de paiements directs dans le ça pue.

Je trouve rapidement ce que je trouve, tout va pour le mieux Mathieu. C'est alors que j'aperçois l'ultimate cadeau, un livre qui me zyeute comme pas une cubaine en quête d'asile politique ne saurait le faire. Je salive déjà en pensant à la joie d'offrir. Mais voilà que j'aperçois également un homme mi-trentaine qui, visiblement, est également tombé sous l'irrésistible charme du bouquin. Écumant, la jugulaire plus gonflé que la réputation de Michel Bergeron, le visage couvert de sueur, il se dirige à un rythme d'enfer vers ce klondike qui ne saurait m'échapper. J'embraye à vitesse grand V, bouscule vieilles dames, orphelins et Éric Remy afin de mettre la main sur ce joyau littéraire. La lutte est serrée. Le bélligérant spumescent n'a pas dit son dernier mot. Il rugit. Finalement, dans un mouvement fauve de mes longs bras, je me saisis de cette véritable bible, je triomphe, la foule m'acclame, de multiples femmes aux corps célestes pénètrent dans l'enceinte du magasin, visiblement attirées par l'odeur du mâle dominant que je suis.

Finalement, mon nouvel ennemi juré me contourne et attrape une revue non loin. Turns out que nous n'avions pas le même but. Ah imagination quand tu nous tiens. Mon royaume pour ces cinq secondes de fausse lutte.

Je me rends enfin à la caisse, délie les cordons de ma non-bourse (parce que bourse est un terme réservé au sexe des voyages de groupe aux toilettes) et déplie billets verts. Je suis fier de ma cueillette et ne peut attendre au réveillon. J'ai bien hâte aussi de retrouver ma voiture. Je vous écris de mon portable, à moitié de mon chemin de retour. La nuit est noire et j'ai peur. Un homme me propose un âne contre un jeu de X-Box, je ne sais pas si je devrais accepter...

lundi 22 décembre 2008

Les 9 vies du Tapageur (1)

Parce qu'une décision, un évènement suffit à tout basculer, je me risque aujourd'hui au jeu des si, pour le plaisir de la chose, pour songer à ce qui pourrait être, au destin, à la vie qui au fond n'est qu'un chevauchement de séries de dominos qui ne demandent qu'à être basculées.

J'ai eu 50 ans aujourd'hui, enfin je crois, c'est l'estimation la plus juste que j'ai. C'est qu'il y a longtemps que je n'ai pas su la date, longtemps que je n'ai pas succombé. La dernière fois, c'est un passant qui m'avait lancé un journal tandis que je jouais de l'harmonica sur la rue. Je l'avais feuilleté, insouciament. C'était un 5 décembre, on y prophétisait des malheurs, recensait des viols, rapportait des accidents. J'avais oublié que le but principal des journaux était de rappeler à tous combien cette vie que nous menons est bien triste. Autrement, les gens oublient. C'est que voyez vous, avec ses saveurs, sa chaleur, ses couleurs, on pourrait commettre l'insolence de croire qu'elle est belle cette vie. Quel malheur que de croire au bonheur.

On m'appelle parfois vagabond. D'autres fois clochard. Souvent va-nu-pieds. On pousse même l'audace à m'appeler mendiant, moi qui demande pourtant si peu, qui offre à bras ouverts. Pour deux dollars, j'accorde la déculpabilisation, la bonne conscience, l'estime, je distribue l'absolution des remords sans discrimination. On a bien plus besoin de moi que moi d'autrui. Alors mendiant vous savez...

On me trouve laid comme une irrégularité. J'ignore si c'est ma barbe hirsute, mon air hagard et mes vêtements rapiécés ou ma simple existence, ce qu'elle représente sur la société de laquelle je suis né, l'implacable rappel que le rejeton est familier du géniteur. On me suppose misérable et pourtant, je suis sans doute bien plus heureux que ces centaines de gens pressés que je vois chaque matin marcher le nez fourré dans leur manteau, le regard tourné vers le sol.

Je suis solitaire, j'ai depuis longtemps décidé de me soustraire des aléas de l'humain. Tout a débuté lorsqu'à 20 ans, effrayé par mon enlisement constant dans le futile, je suis parti, un matin, sans dire mot. J'avais décidé que les promesses que la vie avait à offrir étaient bien plus riches que celles que percevait mon entourage en moi. Vêtu d'un simple jeans, de mes espadrilles et d'une légère veste, j'ai marché et marché. Marché pendant 5 ans à en oublier d'où je venais, m'arrêtant pour offrir la chance d'être hospitalier ou d'être généreux d'une bonne paire de botte.

Puis après 5 ans, alors que je commençais à peine à découvrir l'étendue de la complexité de la vie, l'ampleur de ma petitesse, il me prit envie de me reclure, puisqu'il me semblait que les plus tangibles et importants secrets à pénétrer, c'est chacun personnellement qui les possédait.

C'est donc dans une précaire habitation, entouré d'une dense forêt boréale que je vécus les vingts années suivantes de ma vie, 20 ans à oublier l'hommerie et son vide, à oublier le temps et ses affres. 20 ans à scruter l'immensité céleste la nuit venue et tenter d'y voir le quelconque reflet de notre terne monde. Normal que tout ici semble si mât quand les cieux scintille tant.

Ce n'est qu'après une dizaine d'année que l'honnêteté totale commence réellement à s'immiscer. Qu'après 10 ans que nos plus sombres défauts, nos torts les plus difformes deviennent légitimes et partie prenante de cette identité que certains tenteront toujours en vain de se forger toute leur vie durant. Puis au bout d'une autre dizaine d'année, on en vient à chérir ses défauts, parce qu'ils magnificient l'unicité de chacun, alimentent l'énergivore complexité du vaste monde qu'il apparaît désormais clair prendra plus d'une vie à cerner.

Parce que j'exècre le confort, que ma fuite de ce dernier avait été le moteur de ce périple, je me devais de retourner après 20 ans à cette civilisation que j'avais fuis dans la plus pure des catiminis. Redoutant l'esclavagisme, je fis le voeux de me terrer dans les méandres les plus salaces des agglomérations les plus grouillantes, par souci de liberté certes, mais surtout par curiosité pour l'aberrance universelle que représente la misère.

C'est ici que j'en suis. Voilà maintenant 5 ans que j'erre parmi les pouilleux et les errants. Même si plusieurs d'entre eux semblent chercher un sens à leur existence, il me semble qu'elle a déjà bien plus d'essence que celles des morts-vivants qui s'agglutinent un peu plus chaque jour autour d'artifices éphémères pour combattre la noirceur qui englobe leurs vies, puisque les astres sont toujours un peu plus cachées par les excréments d'usines qui rejettent continuellement plus pour combattre toujours un peu plus la sereine inertie naturelle de la vie.

Et tandis qu'on prédit la déroute, que la tristesse est ambiante, je souris. Parce que j'ai vu, parce que je sais. Alors que je chevauche ma vieille bécane rouillée, que mon ébouriffée chevelure flotte au vent, que l'on m'accole les titres de fou, d'étourdi ou de follingue, je m'esclaffe, les yeux plus clairs que jamais.

Edit: Je l'ai échappé quelque part au milieu. Ma parole Carole.

dimanche 21 décembre 2008

Insolence

C'est un classique, après avoir été malade comme un chien, on savoure vraiment le fait d'être en santé, de respirer sans mal de coeur, d'avoir la tête légère. Similairement, on oublie souvent à quel point la vie est savoureuse et fantastique en temps un peu plus rude pour se le rappeler avec vigueur une fois ces temps oubliés.

Je déconnais ce soir autour d'une sweet poutine dans un doux restaurant avec de sympathiques chummys et je réalisais que je m'égare parfois à être sérieux. Je ne suis plus l'insouciant jeune homme qui se marrait de la vie elle-même. Je m'éloigne de l'invincibilité juvénile qui m'animait, de cette époque où nous étions cons et étions assez intelligent pour apprécier le fait qu'on pouvait l'être.

Ainsi donc, je serai bref vu mon précaire état et je terminerai en vous incitant à la folie, à la légèreté. Copulez, savourez, flatulez. Écoutez du Samantha Fox. Do it.

Touch me, touch me , I wanna feeeeeeeeeeeel your body.

vendredi 19 décembre 2008

Yeah

Levé à 10h, j'ai pris un bain en lisant mon journal, je ne fais rien de constructif, suuuuuuuuuuuuuperbe!

lundi 15 décembre 2008

Décompte

Ce soir, cet instant, cette seconde, rien, tout, la vie s'y résume et s'y berce un moment, une infinité, et au loin une vague pensée qu'il faudrait oublier. Je suis là et je gage que le passé n'est pas gage du futur qui, me semble, n'engage à rien.

Je réfléchis à la rengaine qui vicieusement dégaine et me dit qu'au fond, m'y voilà au fond. Non pas le fond de la pensée mais bien le fond du fond, le fond du puits, la fin de la vie. Je suis là, je ressasse et voilà, ce n'est pas sensass. Je me bats pour ne pas être triste bien plus que pour être heureux, comme si voler n'était plus à la mode, qu'il fallait croupir, allons...

Je m'égare, je suis à bord du plus éparse des wagons et j'ai si peur de ne jamais trouver gare. Ma vie, des rails divaguant en contrées houleuses et hostiles.

Encore cette peur, celle d'être ce Peter Pan qui oublie comment voler. Celle de rétrécir en grandissant. Sentir son coeur si loin du choeur. Et si Neverland n'avait jamais exister, non jamais, never...

Je divague, ma vie comme une brume où se juxtaposent follement rêves et cauchemars. J'oublie à en oublier même la notion de l'oubli, les jours défilent sans que je ne saisisse l'essence de leur sens. Je cours, je suis en retard, je suis confus. Je m'enfuie comme pour échapper à mon rendez-vous avec le bonheur. Qui sait seulement s'il a été scédulé.

Plus ça change, plus c'est désespérément pareil. Une déchirante routine, une pérenne larme, un soupir infini. Fais-je erreur? En aurais-je simplement le droit? Les nanosecondes tels des espaces temps qui se déchirent, tant de vies qui s'échappent. Je ne saisis guère ce qui se passe. Je suis dépassé par la plus salace des passes. Je suis Holden Caulfield, je suis Ziggy Stardust, je ne suis rien.

Je détruis, je suis le plus mesquin des naïfs, la dichotomie morale incarnée. Mes mains sont vides. Elles sont pleines. Pleines de ce sentiment que tout pourrait être si différent mais surtout si désespérément pareil.

samedi 13 décembre 2008

Wow

Il y a de ces classiques que l'on avait oublié. Et comme ça, tout bonnement, alors que la lassitude nous guettait en plein étude, elle nous les ramène. Je suis bouche bée René.


Dresseur

C'est cyclique, depuis peut-être 8 ans, une fois aux 2 ans, j'ai une fièvre qui monte en moi. Je vais m'acheter un coton ouaté gris chiné chez Sears, je fais une provision de chips, je me procure un 6 litres de jus de canneberge. Je m'installe dans le coin le plus sombre de ma demeure, j'entre en transe et je commence une partie de Pokémon Bleu. Mon mentor, le véritable, le Professeur Oak s'enquérit de mon choix comme créature de départ, déchirement s'il en est un. Si Squirtle est coquet et solide contre les pokémons roches de la première badge, il en arrache contre ceux d'herbes présents en début de jeu. Similairement, Charmeleon le rebel connait sa part d'ennui lors de l'obtention de la deuxième badge. Bulbosaur sera donc mon choix. Hell yeah. Mon ennemi, que j'aurai baptisé en pigeant dans le champ lexical du génital parce que c'est TELLEMENT drôle, aura ensuite l'audace de sélectionner le pokemon parfait pour me vaincre. Mon épopée pourra alors débuter, le mythe revivra.

Qu'on m'épargne faciles et frivoles jugements. C'est que l'opinion publique fut malencontreusement entachée par l'avènement des cartes Pokemon, sacrilège ultime. Parce que le jeux vidéo, on peut le dire, est un ultime classique qui mérite une place au panthéon de la chose, au coté de Evander Hollyfield Boxing, NHL 2002 et Super Smash Bros. La série télé quant à elle n'était pas SI pire. Ah, combien de gaufre au sirop d'érable ai-je pu engouffrer en écoutant les aventures de Ash dans ma naïve jeunesse? [Insérez nostalgie]

J'étudie et j'ai des envies de jeu. Je n'ai pas encore mis l'émulateur sur mon portable, je me connais trop. Cependant, je m'immisce dans des forums, je lis sur le choix du pokemon de départ, sur où obtenir un Magikarp, sur quelle évolution d'Evee choisir. Je pourrais aussi me procurer un Game Boy, ça serait tellement délicieux.

Ce qui est sur, c'est que je serai le meilleur dresseur, je me battrai sans répit, je ferai tout pour être vainqueur et gagner les défis. On ne pourra pas dire que je ne caresse pas de grandes ambitions. I'm gonna catch them all!

vendredi 12 décembre 2008

Lack of Christmas Fever

Parce que titrer en anglais, c'est tellement cool.

Un peu moins de 2 semaines nous sépare(nt??) de la fête à old timer J.C.. Si le multiplieux de pains, le redonneur de vue, le pourfendeur des vendeurs de la synagogue n'était pas mort pour nous sauver tous autant pécheurs que nous soyons, il aurait cette année 2008 ans. Et Michelle Richard ne serait peut-être pas la plus défraîchie des membres de l'UdA, qui sait?

Mère Nature, dans son infinie bonté, à veiller à ce que notre Noël soit bien blanc. Toute verdure est désormais chose du passé, les patins sont aiguisés, impatient de faire contact avec la glace municipale, un peu partout on peut entendre ronronner des souffleuses et surtout, SURTOUT, nous sommes une fois de plus envahi par les décorations de Noël. Les sapins croulent sous le poids de lumières, guirlandes, boules et photos de Marc Simoneau. Les portes sont ornées de couronne. Des cantiques emplissent l'air ambiant. On achète des tonnes de cadeaux. Sujet verbe complément. Est revenu le temps de l'année où dire que le Père Noël tel qu'on le connait a été inventé par Coca Cola meuble tellement bien trop creuses conversations. Youpi, Yeah, Yatagan, Yes pis plein d'autres mots qui commencent par Y de même.

Et moi, ça ne me gondole pas l'enveloppe testiculaire outre mesure. Alors que d'ordinaire j'ai hâte à cette période de réjouissance, on dirait que l'incessante étude m'empêche de voir plus loin que le prochain examen. Que de préoccupations juvéniles me direz-vous. Celui qui le dit c'est lui qui l'est répondrais-je avec réparti. La folie de Noël ne s'est toujours pas emparée de ma personne et cela m'attriste fort. Peut-être parce que je n'ai pas encore acheté de cadeau ou même répondu aux incessantes demandes parentales sur mes désirs de présents.

On me parle de party, de l'échapper pas pire, de rocambolesques projets et malgré tout, je ne peux me résoudre à trop penser aux vacances pourtant prochaines. Pas capable de décrocher. Semi plaisant.

Je pense que le tout va débuter lorsque je vais remettre mon dernier travail pratique, que je vais embarquer dans ma voiture dans les environs de 2h du matin et que je vais mettre And so this is Christmas de John Lennon. Parce qu'au fond, c'est toujours là que ça démarre, avec cette chanson là. Et je la préserve, je me tiens loin des radios susceptibles de briser la magie. Pas encore entendu cette année. Je me promets donc un moment grandiose!

jeudi 4 décembre 2008

Immensité

La vie est étrange. Alors qu'un joueur du Canadiens compte dans son propre filet, que Stéphane Dion peut devenir permier ministre du pays avec 77 députés élus et que Chinese Democracy sort en magasin, je me dis que le futur est peut-être plus incertain que j'ai l'arrogance de le croire. À la télévision, on parle de pauvreté africaine, de crise indienne, de politique américaine. Je me sens minuscule. J'écoute de la musique avec de l'harmonica, je scrute la nuit noire de mes yeux béatement grand ouverts et j'ai presque une émotion. 4 décembre, on note.

La maison est plongée dans une noirceur seulement troublée par 2 écrans qui me bombardent cathodiquement sans aucun scrupule. Tout mon réseau de contact s'en est allé, un par un, rejoindre son lit douillet, ma solitude nocturne quotidienne s'épaississant un peu plus à chaque fois, grandissant au gré de cet usuel abandon crépusculaire. Tandis qu'habituellement j'y prend plaisir, saisissant ce moment pour savourer une pure quiétude, c'est plutôt une impression d'isolement qui afflige mon coeur d'encore gamin toujours troublé par l'immensité de l'univers.

J'ignore pourquoi ce trouble. Ma capacité à être heureux est parti faire un tour début octobre et semble s'être perdue en chemin, tardant à rentrer au bercail. Je fonde beaucoup d'espoir sur les vacances à venir, j'ai peur que là ne se trouve pas la solution. Alors quoi? Je ne saurais trop, je verrai bien.

La solitude est un couteau à deux tranchants. Tandis qu'elle magnifie mes euphories avec allégresse, elle entraine mes doutes dans un tourbillon des plus sombres. Souvent le mieux, c'est d'aller dormir. Ce que je fais avec empressement.

"Anyway, I keep picturing all these little kids playing some game in this big field of rye and all. Thousands of little kids, and nobody's around - nobody big, I mean - except me. And I'm standing on the edge of some crazy cliff. What I have to do, I have to catch everybody if they start to go over the cliff - I mean if they're running and they don't look where they're going I have to come out from somewhere and catch them. That's all I do all day. I'd just be the catcher in the rye and all. I know it's crazy, but that's the only thing I'd really like to be."
-J.D. Salinger, The Cather in the Rye

mercredi 3 décembre 2008

Censure

Pour la première fois depuis que je dégobille mes résidus lyriques sur cet espace, je me suis directement censuré. Même si parfois je sélectionne mes sujets, j'arrange mes phrases, je prends plusieurs précautions, j'ai aujourd'hui atteint un nouveau sommet: j'ai supprimé un ancien texte. Pour les zélés qui suivraient l'action, il s'agit de Rire-de-Marde.

J'ai longtemps hésité avant de publier le coquin texte qui se voulait moqueur tout au plus. Le fait est que j'ignorais si je tombais dans la méchanceté. Longtemps dans ma vie, j'ai jugé de ce qui était correct de dire ou d'écrire sur quelqu'un en me basant sur quelle serait ma réaction si l'on disait ces choses de moi. Or, avec le temps, j'en suis venu à réaliser que j'avais le dos anormalement large, que j'avais une capacité d'auto-dérision faisant figure de donnée aberrante dans le gigantesque échantillon qu'est la société. Parce qu'au fond, lorsqu'on affirme quelque chose sur ma personne, j'ai ce fou réflexe de prendre du recul, relativiser et juger à la fois du bien fondé et de l'importance des propos. La propension au je-m'en-foutisme.

Donc j'hésite, je pèse le pour et le contre. Je trouve le texte bien cocasse, sans mesquinerie, demeurant dans le niveau acceptable. Cependant, conscient que mes standards ne sont pas communs, je demande confirmation à deux ou trois personnes qui semblent tendre vers la même ligne de pensées. Ben bon Manon, j'envoie la sauce en faisant fi de tout doute ayant l'audace de persister.

On ne semble pas trop s'offusquer par voie de commentaire, une ou deux personnes me trouvent un peu dur. Compréhensible. J'en parle quand même encore à deux ou trois personnes de mes doutes persistant. J'ai un passé trouble en la matière, je vous raconterai peut-être un jour lorsque je serai dans une humeur furieusement confidente.

Toujours est-il qu'aujourd'hui, quelqu'un a été vachement offusqué par ledit texte. S'insurgeant avec force, cela a redonné vigueur à mes doutes. De plus, semblerait que mon blog a coulé de façon quelconque parmi les gens de mon BAC (ce qui me met en TABARNAC beau fusil) et je ne voulais pas prendre la chance que le jeune homme en question tombe sur le texte en question et fasse partie de ces personnes qui ne font pas la même part des choses que moi. De plus, comme je semble la saveur du mois, je crains qu'on se serve d'un truc que je voulais léger pour tourner au ridicule un gars sans malice. Out le texte.

Mais en même temps, je ressasse ma décision depuis tout à l'heure et j'hésite encore. J'ai toujours trouvé difficile de tracer la ligne entre l'acceptable et l'anglais de Pauline Marois. Si j'avais à tracer une ligne, aussi sommaire soit-elle, je dirais que je me permets de rire ce sur quoi la personne a contrôle. Ainsi donc les actions commises peuvent être sujette à railleries, idem pour le choix vestimentaire, les paroles, la coupe de cheveux, le rire. Là où je décroche, c'est lorsqu'on parle d'incontrôlable: allure physique, handicap, famille.

Certaines personnes cependant poussent l'audace à dire qu'on ne devrait pas rire de personne explicitement. À ça je m'offusque avec véhémence. Je me réclame du droit à la raillerie. De plus en plus, j'ai l'impression que l'on a plus le droit de ne pas aimer quelque chose. Qu'il faut nier les différences. A-t-on seulement encore le droit d'haïr? La susceptibilité me semble atteindre des niveaux stratosphériques. Booo.

mardi 2 décembre 2008

Mordre Mordu

La langue française en est une fort complexe. Conjugaison de participe passé, coquins homonymes, anglicismes, subjonctif présent, les pièges sont aussi multiples que tics en visage de Victor-Lévy Beaulieu. Depuis tout jeune au primaire, on tente de nous inculquer les nuances et subtilités d'un langage plus complexe que la situation parlementaire à Ottawa. Quand je pense que tout ce temps aurait pu être utilisé afin de faire apprécier la lecture. Misère Albert.

Que de préambules vagues pour en venir à parler de ma sombre personne, on n'y échappe pas Berta. Je relis parfois mes billets et je tombe sur plusieurs fautes. Je mélange participe passé et infinitif CONSTAMMENT. J'oublie des "s" comme j'oublie inhibition lorsque je bois. Je fais de multiples fautes d'orthographe, l'investissement en kilojoules requis pour une recherche dans le dictionnaire étant beaucoup trop élevé pour l'économe calorique que je suis. Ma ponctuation est aussi déficiente que l'impartialité de Guy A. Lepage.

Parfois, on me fait remarquer certaines fautes, par email, par MSN, de vives voix. Je suis toujours surpris de tant de motivation, que l'on juge cela suffisamment important. Tant mieux Mathieu. Régulièrement, il s'agit de fautes banales et facile à éviter. Pourtant, je n'y vois que du feu lorsque j'écris. Je n'use pas du trick mordre-mordu, je ne pense pas à mon sujet du verbe instinctivement. Même si je trouve toujours déplorable de faire ces fautes, je ne prends pas le temps de me relire pour autant. Paradoxe du procrastinateur j'imagine.

Avec le vocabulaire en constante mouvance, le développement d'un langage complètement parallèle sur internet, l'abréviation maximale des termes prônées par la génération juste en dessous de moi, je ne sais pas trop où se dirige le bon vieux français. Difficile seulement de savoir à quel point le fait de bien écrire importe. Si je sais que la plupart des gens qui passent ici bloquent sur mes nombreuses erreurs, en serait-il autant pour une majorité de gens? J'en doute. À quel point le message est-il tributaire de son écriture parfaite? Probablement de moins en moins.

Sur ce, bone joorenez à tousse!

dimanche 30 novembre 2008

Réalité télévisuelle

Pour la première fois en tout près de 4 ans, j'ai mes dimanche soirs de libre. Pendant 3 ans, je travaillais dans une épicerie des plus désertique tandis que l'an dernier, je jouais au cosom. Épicerie désertique puisque 4 millions de personnes dans la province sont hebdomadairement rivées à leur téléviseur. Depuis trois mois, je me joins souvent à la parade lorsque la liste des invités à Tout le monde en parle mérite attention. Ce soir, cependant, mis à part Ron Fournier, rien de savoureux à se mettre sous la dent. J'ai donc décidé de sortir des sentiers battus et d'écouter la finale d'Occupation Double.

J'ai une attitude assez modérée en ce qui concerne la télé-réalité. Je suis un fan fini de Big Brother , un show américain où des alliances se forment, des stratégies s'articulent, où les rebondissements pleuvent. Par contre, tout ce qui tourne autour d'un quelconque talent des concurrents me semble d'une banalité complète. Quant aux jeux basés sur l'amour, si l'aspect interaction est fascinant, le vide qui y est adjacent me refroidit. Dans mon jeune temps, j'avais suivi une saison d'Occupation Double alors que le frère d'un collègue de travaux scolaires y participait. Ce soir, c'était donc like good old time.

Ne faisant guère les choses à moitié, j'ai pris un bon 30 minutes pour lire sur les forums afin de tâter le pouls de la population avide de connaître le dénouement d'une aventure qui avait bien dû être juteuse au cours de l'automne. Je complète donc ma connaissance de l'actuel dossier qui se résumait alors à quelques dizaines de minutes d'écoute ici et là. On parle de splendide triangle amoureux, d'un manipulateur hors pair, d'un troisième violon possessif. Fort alléchant.

7h30, je m'installe dans mon salon, appréhendant un peu ce qui allait s'en suivre. Joël Legendre, encore plus resplendissant qu'à l'époque d'Enfant Forme, a revêtu ses plus fluos atours. Il annonce avec fébrilité et pantalon dragon (une alternative étonnante aux chemises du même acabit) que la finale sera des plus enlevantes. Vous m'en direz tant Armand.

L'émission a été filmée au Mexique, dans une somptueuse villa, TVA ne lésinant visiblement pas sur la dépense lorsque vient le temps de sortir ses décadents poulins. Dès le départ, le représentant gagnant de la gente masculine à maîtrise sommaire du français exprime son dilemme des plus déchirants. Can you feel the tension?

Les échanges verbaux sont corsés. On accuse le monsieur d'avoir joué une game. Je suis confus. J'avais l'impression que C'ÉTAIT un jeu. Personne n'accuse un joueur d'hockey d'avoir fait un plaquage. Part of the game, right? C'est un peu là l'aspect le plus déplaisant des émissions de télé-réalité québecoises, cette espèce d'hypocrisie, cette propension à dénigrer le goût de gagner, le manque de détachement face à la mascarade. On ne s'amuse définitivement pas assez. Une des participantes semblent étonnamment cependant prendre tout ça à la légère, ludiquement. +1 pour la splendide rousse.

Étonnant parce que je suis toujours un peu sceptique quant à la qualité des gens qui s'inscrivent à ce genre d'émission. Je me demande quel genre de vie peut-on avoir pour pouvoir se permettre comme ça, sans réel avertissement, de mettre tout à hold pour 3 mois. Comment peut-on être exhibitioniste au point de participer à ce genre de cirque en ne controlant rien de ce qui sera montré.

Je ne peux cependant pas être moralisateur vis-à-vis les gens qui écoutent ça (essentiellement un public féminin, I guess). Je crois qu'au fond il s'agit un peu là de l'équivalent pour demoiselles d'écouter du sport pour les messieurs. Dans les deux cas, le potinage prend une place prépondérante et la conclusion est inconnue au départ. De plus, c'est un peu regarder des gens faire ce que l'on fait à tous les jours mais dans des conditions supérieures. Pour les joueurs de hockey amateur, une partie du Canadiens revient à regarder des pros pratiquer leur loisir. Pour des filles, il s'agit de regarder la séduction dans des conditions magnificiées. J'y vois beaucoup de similarités.

Au final, la moins intense des deux l'a emporté. Cheer up. Une expérience que je ne renouvellerai pas de sitôt.

Voilà donc mon analyse sommaire d'une soirée terne écrite rapidement. En effet, mon adaptateur de portable a rendu l'âme. Je suis pris au dépourvu, les derniers ions de ma batterie s'écoulent à l'instant même et je ne sais pas quand j'aurai la chance de pouvoir mettre la main sur un nouvel adaptateur. Je réalise mon addiction à la technologie. Ça fait pas mal dur mon affaire. Way to go Paolo.

Suits

J'ai réalisé dernièrement que mes études achevaient bien vite, que ma vie estudiantine empruntera rapidement le même chemin que la carrière de Pauline Martin: deviendra flou souvenir que je me remémorerai avec sourires et nostalgie. C'est étrange de penser carrière, gestion, oméga 3. J'appréhende l'entrée dans la vraie vie, celle avec des responsabilités, celle où je ne pourrai me contenter d'être niais et suivre le courant, celle où répondre "on s'en fout" ne sera plus la panacée.

I'm afraid to become a fucking suit.

Je me dirige dans un milieu qu'on décrit comme drabe. On calcule 24/7, on arbore chemises-zé-cravates, on plisse du front et on prend des airs excédés en maugréant des "ben voyons". La spontanéité se fera rare, la folie sera véhément pourfendue, la cordialité restreinte. Le gris m'assaillira, la pression sociale tentera de m'amener à revêtir bas blanc et sérieux souliers. Oulala.

Je veux pouvoir continuer à prendre la vie à la légère, rire des reproches, consommer la lubie d'autrui comme catalyseur d'insouciance frivole. Je ne veux pas oublier que si peu de choses méritent d'être prises au sérieux. Je veux rester loin des carcans, versatile, détaché.

Et pourtant...


J'ai peur de me lever tous les matins à 6 heures, me raser en ne remarquant même plus mon terne reflet dans le miroir, engloutir tièdement les mêmes céréales ramollies avant d'engloutir vitamines et suppléments naturels. Je suis effrayé à l'idée du commun, de la masse, de l'engloutissement de ma personne par la machination globale de la performance. Je crains de devenir un de ses conducteurs de berline noire luxueuse qui, le soir venu, revient chez lui en traversant le pont, serrant son volant très fort en arborant un regard d'une alarmante lassitude. J'ai la chienne de faire des semaines de fou, revenir à 19 heures chez moi pour ensuite manger un plat réchauffé au micro-onde dans un condo cruellement vide. Je tremble en pensant à des nuits interminables passées dans un lit froid. Et surtout, je redoute d'arriver à quarante ans et faire le constat que je suis devenu ce que je crains. Parce qu'il sera trop tard.

vendredi 28 novembre 2008

Top 5

Parce que ça meuble teeeellllement bien.


Top 5 humoriste:

1.George Carlin
2.Martin Matte
3.Dane Cook
4.Guy Nantel
5.Russell Peters

mercredi 26 novembre 2008

Rites et exaltations

Je suis une personne aux multiples rituels, traditions et habitudes. Hier, conjoncturellement (call me adverbe boy), deux de ces rites se sont superposés dans une journée des plus savoureuses.

Alors que je me levais frais comme une pissenlit, je jette un coup d'oeil par la fenêtre pour réaliser que Dame Nature saupoudre de sa blanche bonté avec la même générosité qu'elle l'avait fait l'hiver dernier. Tandis que j'étais morose jusqu'alors, je fus saisi d'une pimpante joie de vivre, me jetant littéralement sous la douche, excité comme un bambin à l'idée de pouvoir aller gambader dans les rues blanchies au courant de la nuit.

C'est donc en frétillant que j'ai pénétré dans ma douce T-Mobile, compagne d'épopées hivernales des plus rocambolesques l'an dernier. Comme le veut ma coutume, j'ai inséré Pet Sounds des Beach Boys dans mon lecteur, monté le volume un max, actionné le break à bras dans les 3 premiers virages que j'ai pris. God it felt good. L'hiver pouvait commencer.

Puis après une journée sans rebondissement, j'étais énarvé (énarvé étant le féminin d'énervé, décuplant ainsi la signification du mot, full éthymologie) puisque c'est le soir même qu'avait lieu le débat des chefs. Le début de la campagne ayant été d'une mornitude consommée, j'entretenais espoir qu'elle prendrait son envol à la suite des 2 heures de joute oratoire. Parce que la tradition est installée, je me suis fait un petit pop-corn, j'ai synthonisé Rad-Can, j'ai ouvert MSN et j'ai savouré le moment. On s'envoie des baffes argumentaires, des uppercuts de chiffres, des solos de stunt, j'ai du fun. Je répond dans mon salon, je m'auto-congratule quand les chefs répondent avec les mêmes arguments que le politicien de salon que je suis. Le gagnant? Difficile à dire. Le perdant est Jean Charest à n'en point douter parce qu'arrogant, agressif, bouche bée sur la dette, entre autre. Dumont a sans doute fait plaisir à sa base en ramenant son discours un peu plus à droite sur les comissions scolaires, le système de santé à deux vitesses, etc. Hâte de voir si ce sera suffisant. Après un départ laborieux, Pauline Marois a malgré tout fait bonne figure, elle semblait préparée bien que très peu à l'aise avec la caméra.

Puis après avoir écouter les analyses à RDI, LCN, avoir lu un peu partout sur le web pour obtenir un max d'opinion, je me suis préparé un litre de rhum and coke, j'ai enfilé mes écouteurs et je suis parti marcher. Parce qui dit première neige dit marche nocturne. Je suis solennel au boute, la grosse affaire.

À peine sorti, l'air froid me surprend. J'enfile une bonne rasade, j'ai chaud, il fait beau. En face, les enfants voisins ont fait un bonhomme de neige, chambranlant, parsemé de brin d'herbe, naïf, joli. Dans l'air, une légère odeur de friture, résidu des activités d'une usine tout près. Dans la nuit, le silence est entier, dans mes oreilles résonnent The Soft Parade, un des meilleurs albums des Doors, avec ses cuivres si riche et Jim plus fou que jamais. La neige craque en se compressant sous le poid de mes pieds battant ainsi le rythme de la plus belle des mélodies, celle de l'hiver. J'ai le nez rougis, je souris. Puis la neige recommence à tomber. Je suis entouré d'un tourbillon de flocon, sweet tradition.

Prochain évènement à rites: Ouverture des patinoires extérieures. Ma vie, année après année, est une suite des mêmes choses. Je m'en rends compte de plus en plus. C'est un des aspects négatifs de ce blog.

lundi 24 novembre 2008

Jeune con

On me traite régulièrement de con. J'aime ça. J'adore ça. On le fait parce que je dis des absurdités, parce que je me veux souvent l'avocat du diable, parce que je suis fortement direct, à la limite de l'impolitesse, parce que je me fous de tant de choses.

En tant de campagne électorale, les débats ne manquent pas. Puisqu'au fond je ne suis guère différent de l'adolescent de 14 ans moyen, je cherche la confrontation. Je connais les allégeances de bien des gens qui m'entourent, je veux tester leurs idées, me nourrir de leur réflexion, de leurs questionnements, de leur indignation suite à mes éhontés propos.

Bien que je taquine souvent mes amis un peu plus à gauche, il n'en demeure pas moins que j'ai la profonde conviction de les respecter, même si mon arrogance que je veux teinté d'humour laisse parfois croire le contraire. Quand l'opinion de quelqu'un repose sur une réflexion réelle et des faits relativement justes, ne reste plus au fond qu'une divergence de valeurs morales. Et même si je continuerai toujours à taquiner sur les allégeances de l'un et de l'autre, je respecte les différents points de vue.

Or parfois on me traite de con, mais pas de la façon que j'apprécie, pas avec le petit sourire en coin, le petit ton qui dit "j'taime pareil". Plutôt avec mépris, condescendance. De façon power péjorative. Et ça, ça me pompe les gourdes siphonne les gonades. Je peux comprendre que pour certaines personnes plus âgées, plus instruites, mon opinion puisse sembler anodine et simpliste. J'en parle un peu ici.

Mais quand je parle avec des gens de mon âge, fuck, je ne pense pas mériter mépris. À 20 ans, je trouve déplorable qu'on pense détenir le monopole de La Vérité. Parce que je ne défend pas toujours la veuve et l'orphelin, parce que je ne suis vraiment pas le plus grand socialiste qui soit, on se permet d'être hautain.

Le portrait type du genre de personne qui m'enflamme le popotin a souvent fait 1 ou 2 voyages. Il a vu le monde, you know. Il use des classiques "dictateurs sanguinaires", "capitalisme sauvage" et "t'as juste pas encore compris" en des occasions tellement inappropriées, avec tellement peu de respect pour le vrai sens des mots que ça en devient dommage. Il cite Marx sans l'avoir vraiment lu. Il se réclame de Che Guevara sans même savoir ce qu'il symbolise. En l'écrivant, je réalise que c'est bien drôle. Il pourfende tout gouvernement de droite, ce qui n'est pas mauvais en soi, mais avec des arguments non logique, de la démagogie, des raccourcis. Et pourtant, tandis qu'on décrie la démagogie de droite sur toutes les tribunes, celle de gauche passe tellement comme dans du beurre un peu partout... Difficile d'avoir un vrai débat je trouve.

Je rigole en ce moment mais lorsqu'on me sort en pleine figure que je suis empoté car je n'ai pas vu le monde (parce qu'un tour de l'Europe ou une virée en Amérique du Sud, c'est le pré-requis à l'intelligence, TOUT le monde sait ça), je ris jaune. Si les diplômes ne sont pas garant de l'intelligence, le sont tout aussi peu les voyages, les lectures, les expériences. Et pourtant, j'ai tellement l'impression d'être entouré de snobisme mal placé...

dimanche 23 novembre 2008

It's been a long time...

...since I rock-and-rolled, chantait Robert Plant.

Long time no see, j'ai eu le temps de passer au travers d'un rush scolaire de haut niveau, le temps de douter de mon orientation scolaire, de ma motivation, de ce que je voulais faire dans la vie. J'y pense encore, ça me trouble pas mal.

J'ai eu le temps de choker la fameuse rencontre de bloggeurs, manquer cette opportunité de tester mon jugement, de découvrir ceux que je lis, de rencontrer des nouvelles genses. Alors qu'il y a déjà quelques mois, j'avais discuté avec le légendaire Pinocchio de l'intérêt d'une telle sorte de rencontre, je ne pouvais me pointer le moment venu. Fendaison. En espérant pouvoir être d'une éventuelle reprise.

J'ai eu le temps de retomber dans quelques vices, des plaisirs un peu coupables. J'aime ça, je suis jeune, je suis con, je suis bien.

J'ai eu le temps de me submerger dans du John Knowles, de me noyer dans du Jeff Buckley. Je suis fatigué mais j'ai le sourire niais facile.

mercredi 12 novembre 2008

Tabarnac

Parce que titrer avec un sacre, c'est tellement outlaw biker.

Dans le pavillon universitaire où j'étudie, dans ce royaume de l'effet Dopler, d'algèbre linéaire, de modélisation cellulaire et surtout d'excroissances masculines, les jolies jeunes dames sont aussi rares qu'absence de pénis dans l'antre de Britney Spears. C'est donc dire que lorsque mon huilé radar vient qu'à reperer mignonne, salubre et ravissante demoiselle, évènement plus singulier que phrase grammaticalement correcte en bouche de Jacques Demers, je savoure le moment comme on savoure fast-food en état d'ébriété, minimum.

C'est là un des désavantages d'étudier dans un endroit où, tel dans un champ stérile, on retrouve des graines à l'infini, bien des mauvaises herbes et très peu de fleurs. Que de métaphores horticoles.

AINSI (solo de virgules), j'étais là hier, innocent chérubin, naïf bambin, pur angelot, immaculé biquet, à étudier dans un corridor quelconque, l'oeil à peine ouvert, le regard furtif, l'âme vaguement perverse, l'écume au vestiaire. J'étais à faire des devoirs dans la candeur la plus totale lorsque tourna le coin une de ses denrées rares. Une chevelure plus noire que la nuit, des jambes plus longues qu'un discours de politicien, des seins à faire pâlir l'Everest, un postérieur plus ferme qu'un alliage de Tungsten et de convictions d'un vieux péquiste. Genre le 2/3 de Scarlett Johansson, oui oui, tant que ça. Dès lors, les valeurs actualisées d'assurance vie auxquels je m'attelais perdent de leur attrait.

J'enfile alors les regards clandestins un après l'autre tandis que la demoiselle s'installe tout près de mon lieu d'ingurgitement du savoir pour discuter sur son cellulaire. J'ai donc le loisir d'entendre sa voix. Un peu haut perchée, je décèle somme toute une certaine mélodie. Tandis qu'elle parle de banalités, elle se met tout d'un coup à défilé une ribambelle de sacres, s'enchaine à un rythme infernal une appelation véhémente de la coutellerie catholique et ce, sans avertissement.

Je suis troublé.

Sa voix jusqu'alors aïgu sans plus était devenu un strident son hystérique que je me devais de couper. J'enfilai instinctivement mes écouteurs, me coupant ainsi de ce râle nazgulien. De l'entendre sacré avait été sur sa féminité ce qu'allaitement est à paire de sein. A fucking downer. Du coup, plus d'intérêt.

Parce que sacrer, c'est comme cracher, arborer une bonne pillosité faciale, puer, fumer, pleins d'autres verbes du premier groupe, c'est la Mort. Celle avec une faux qui vous coupe le Josélito. C'est comme ça que je veux finir mon texte bon.

lundi 10 novembre 2008

Aurore

Ce matin, j'avais un test important. Important, c'est relatif, mais disons que je prenais ça à coeur. Je me suis levé à 4h45, somnolant, semi écumant, je me suis traîné avec peine jusqu'à la douche où je laisse le jet couler de longues minutes jusqu'à en avoir la peau ratatinée et la tête à peine embrouillée. Dehors, il faisait toujours nuit noire. Il fait grand silence dans la maison. Distinctement au loin, le ronflement régulier de mon père. Je suis debout tandis que la ville dort. Ça me rappelle ces matins où, tout jeune, je me levais avant l'aurore pour écouter Sports 30 à deux reprises avant d'écouter Americana d'Offsprings pour me donner du peps. J'engouffrais ensuite 8 toasts au pain blanc ornées de nutella, constituant ainsi le déjeuner avec le ratio quantité de nourriture/éléments nutritifs le plus bas de l'histoire. Ce matin, ce fut trois muffins. Time, they are a changin.

Je révisais fébrilement mes notes en m'abreuvant gargantuesquement de jus d'orange. Je relisais mes résumés en mangeant une banane. Je me sentais fin prêt. 6h20, je quitte en direction de mon lieu d'évaluation. Petit stress. J'embarque dans la T-Mobile, j'insère Americana, dieu que la vie a de ses secrets que j'adore.

Arrivé sur place, je jette un dernier coup d'oeil à quelques infos qui me semblent encore névralgiques. On m'indique que je peux débuter mon examen plus tôt si je le veux. Fine, plus tôt terminé, plus tôt j'embarque sur d'autres dossiers. Ma vie est un enchaînement d'étude. Boom Boom.

Les surveillants en place semblent tendus. On me parle dans un français approximatif. On vérifie mes calculatrices, on prend mon empreinte digitale (oui oui), on corrobore ma signature avec celle présente sur ma carte d'identité. For real. Un des surveillants, un homme de race noir fortement imposant, m'indique une place assise, pointe l'écran avec un de ses massifs doigts sans dire mot et me fait signe de commencer. Gulp.

À 70 centimètres de ma figure, une caméra enregistre mes moindres gestes. Sur mon écran d'ordinateur, une sorte de plastique a été apposé afin d'empêcher de voir ce que l'écran projette à un angle d'incidence moindrement indirect. Je trouve ça drôle en sacrament. Je fais mon test.

Done.

8 semaines d'attente avant qu'on me donne le résultat de cette évalution de 35 choix de réponses dont mes réponses sont déjà informatisées. Disparité de performance dégueulasse. Fuck la SOA.

dimanche 9 novembre 2008

Again

I'm drunk. I'm wasted. I'm busted. I'm Jacques Parizeau in crucial moments. And sometime, when it happens, I start to speak in english. A very very approximative one. I screw up verb tense, I put s where there aren't and vice versa. I write extremely short sentences. Stuff like that, you know. I also say you know a lot. You know?

The fact is that, I'm passing through a more depressive part of my life. In those cases, I get stupid, I use the fact that I'm young as an excuse, and I get lamely drunk. I scream stuff like "Fuck the world", "You scum mothafucking bag", "Lick my salty balls" and "Tabarnac". You know.

So I did one of my classic. I bought a lot of beers and I watched Forrest Gump. Hell yeah. I watched it cause it gets me so emotive. I'm so girly. My favorite character is probably Lieutenant Dan. The guy who lose is legs. I always find his story pretty moving. At first, he's so focussed on honor and pride, those concepts only worshiped by fool man and old woman. But slowly, he opens up and learn to really appreciate the fact that he's alive, life is beautiful and also short. Exactly like the skirt we love the most.

And now the movie is over. Forrest talking to the tombstone of his wife scene is always great. Tom Hanks is one of the best motherfucking actor on earth. I'm in front of my screen and a tear came to my eye. I swear it, that's how much of a moumoune I am. There is a scientifical term for that type of person, I read about it on a serious magazine, it is a technical word used in advanced psychology: LOSER.

I'm done showing my poor english publicly. I'm gonna go grab some sleep. I'm gonna finish this by saying: Crucial moments are like stinking vaginas, there are hard to recognize until you're actually into them.

vendredi 7 novembre 2008

Irritations

J'ai des semaines relativement chargées lately et je dors encore moins que d'habitude. Je deviens impatient, irritable, je saigne de l'entre-jambe.

J'accumule donc des frustrations, les gens m'irritent. Ils m'irritent quand ils disent:

- En tout cas je me comprends
Taaaaaaaaaaaaaaaaaaant mieux.

-C'est pas chaud hein?
Ok?

-Ah moi les élections, je suis pu capable
Les québecois disent aimer les gouvernements minoritaires si à l'écoute. Qu'ils vivent avec les contrecoups non?

-Toi au moins tu me comprends
Surement pas mal moins que tu le crois.

-Tant mieux pour toi si tu penses ça
Qu'est-ce que c'est que ça? Pas game d'argumenter ou de dire clairement "je ne suis pas d'accord".

-Moi mon livre préféré, c'est L'Alchimiste
Tant mieux pour toi si tu trouves ça.

-Moi, je ne juge personne
Et le pape ne chie pas de marde, right?

-En tout cas moi,...
Les gens s'aiment plus qu'ils ne le pensent.

Fuck the world, minimum.

jeudi 6 novembre 2008

Limites

Je suis fatigué, usé.

J'ai des cernes qui grandissent à vue d'oeil (héhé).

Quand je réfléchis trop aux trucs qui s'en viennent, j'ai des pointes de panique.

Le nombre de chiffres significatifs est devenu un enjeu majeur de ma vie.

Je deviens fou.

dimanche 2 novembre 2008

Pérenne Larme

D’antan, certains se souviendront d’un jeune garçon,
Son cœur, plus vaste qu’océans le jurait-on,
La nitescence de ses yeux, remède à tous maux,
On le disait ultime démiurgique cadeau.

Idolâtré, on le croyait divin symbole,
Parcimonieuses étaient ses timides paroles,
On le croyait archétype de la perfection,
Qu’importe qu’il ait souffert de sombres spoliations.


Puis vint fade aurore qui le porta disparu,
Tous se considéraient bien durement dépourvus.
Bien sûr, personne n’en vint à justement croire,
Qu’au fond des frêles perchis, il avait fui désespoir.

Les effluves du temps en saline statue l’ont transformé

Tandis que son
œil d’une pérenne larme est cruellement orné. orné.

samedi 1 novembre 2008

Alouwine

C'était la soirée des déguisements, des bonbons, des décorations lugubres, des pédophiles. C'était Halloween ce soir. Une ribambelle de bambins prenait d'assaut les pavées de la ville, motivés par la plus noble des juvéniles quêtes, celle de récolter une multitude de friandises.

Un peu partout en Lévis, des Superman, Batman, démons, Louise Cousineau, fantômes, clowns, fées. Les gros déguisements. On récolte la manne qui passe à l'aide de citrouilles de plastiques. Des enfants de 5-6 ans se font trainer dans des chariots par leurs parents. Il y a un topo sur les dangers du 31 octobre à TVA. La vie est un danger, on l'oublie trop souvent. Les enfants courent partout dans la ville. Ils sont heureux. Insouciance quand tu nous tiens.

Et je ne peux m'empêcher de voir ses jeunes gens célebrer la vie, fringant, naïf, innocent, joyeux, comme des filles de 15 ans dans un bar, et me remémorer nostalgiquement ma jeunesse, époque où j'arborais le toupet avec une désinvolture encore inégalée à ce jour dans nos contrées. Je repense à "dans le temps" et me souviens combien j'haïssais l'Halloween.

C'est que je n'aime pas les bonbons. Au mieux, je gardais les barres de chocolat (Mars, Snickers et Aero ONLY, hell yeah) et les caramels Kraft (the real one). Le reste, trop de sucre artifiel, de saveur ajouté, de texture bizarre. C'est donc dire que ma motivation était assez limité.e Dans le spectromètre de la willing-itude à faire du porte à porte, j'étais au point opposé d'un témoin de Jéhovah, genre. Mais j'étais entouré de gens déterminé. Donc j'endurais. Mes bottes Artic Cat au feutres usés ne me protegeaient pas suffisament des assaults de mère Nature qui se faisait impitoyable en cette période d'embrasure hivernale. J'avais frette au pied, la morve au nez qui diluait mon maquillage, et moi, petit bonhomme qui rageait.

J'ai donc une profonde rancoeur envers l'Halloween. Je suis un genre de grinch. Je n'aime pas me déguiser. Un vrai jeune homme incapable de se remettre de ses traumatismes passés. [Honomatopé de chat]. Oui.

Mais malgré tout, je fais mon effort de guerre et depuis quelques années, j'ai un rituel qui consiste à me gaver de film de peur. Et parce que je me sens frivole, go le top 5 esti esti.

1. Shining
Pour la performance du vieux Jack et pour l'apparition des deux gamines qui m'avait vraiment fichu la frousse quand j'étais gamin. Aussi, un peu, parce que le roman de King était vachement bien.

2. The Exorcist
Parce que c'est tellement creepy, parce qu'on le disait basé sur des faits réels.

3. Rosemary's baby
Parce que l'empreinte de Polanski est magistral, l'ambiance est si glauque, parce que l'idée d'enfanter le fils du diable est géniale/marquante.

4. The Silence of the Lambs
Pour la performance d'Hopkins, sans aucun doute le personnage qui m'avait le plus marqué lorsque j'étais jeune. Quelle présence. Et le roman d'Harris était splendide aussi.

5. Saw 1
Parce que le suspense est si dense, parce que lorsque je l'avais vu à l'époque, je mettais dit que je n'aurais pas voulu être le voisin du scripteur. Et parce que le personnage de Jigsaw, malgré tout, amène à réfléchir.

mercredi 29 octobre 2008

La lente course

Sylvie est discrète, invisible même pour l'oeil insolant qui s'égare trop peu. Elle se fait petite. L'instinct de survie qu'ils appellent. Mais quand on s'y arrête, elle est belle. Elle trouble aussi. Elle a une chevelure brune, simpliste. Des yeux gris d'une tristesse à s'en déchirer l'âme. Et un sourire qui évoque trop souvent larme, des rires qui ont perdus leurs éclats, comme des bibelots au lustre parasité par les affres de la vie, du temps insolent de la justice. Lorsqu'elle veut se mettre belle, elle enfile une robe longue au tissu usé, délavé, d'un rouge qui fut plus vif à l'époque où elle l'acheta modestement dans un marché aux puces tandis que le soleil brillait bien plus qu'il ne l'a fait depuis trop longtemps. Elle se met du Rimmel bon marché, un parfum stérilement capiteux, un rouge à lèvre trop terne. Or rare sont les fois où elle se maquille pour s'embellir. Trop souvent, elle le fait pour masquer des ecchymoses. C'est que l'histoire de Sylvie est affligeante.

Elle vit dans un petit quatre et demi insalubre d'un quartier mal famé de Montréal avec sa fille et son chum. Avec sa fille de seize ans, qu'elle aime tellement qu'elle en pleure souvent le soir à en noyer son oreiller tandis que celui de sa fille demeure intouché puisqu'elle courre d'une ruelle à l'autre cherchant tout en ne trouvant rien. Sa fille pour laquelle elle veut rester jeune, s'habillant grotesquement avec des vêtements achetés dans le rayon pour adolescente d'une froide multinationale. Sa fille à qui elle pense lors de ses interminables soirées au snack du coin où elle travaille d'innombrables heures, ses mollets se crampant à cause de ses talons stratosphériques, son derrière mainte fois tâter pour des pourboires à peine un peu plus gros. Sa fille a qui elle dit trop peu.

Avec son chum, un être infecte. Un corps moche déformé par nombre d'années d'alcoolisme, deux décennies de travail routinier dans une sombre usine. Un dépôt humain comme roi-détritus dans un appartement royaume du déchets récrémentiels. Son conjoint qui ne manque jamais de la doucher de ses postillons tandis qu'elle cuisine sempiternellement les mêmes repas. Qui ne manque jamais de la tabasser lorsque son regard quitte le sol pour venir croiser ses yeux globuleux.

Sylvie n'a pas vraiment d'ami. Au plus, elle a un regard compréhensif de ses voisines qui ne manquent guère d'entendre les claquements sourds, les invectives vociférée pompeusement par une voix d'ordinaire grumeleuse dérangeant le silence de nuits qui deviennent alors plus sombres. C'est l'omertà. La valse du détournement des regards, une chorégraphie sanguinaire des plus morbides.

Elle a bien peu de loisir, si ce n'est que ses escapades du dimanche soir. Alors que la ville dort, des milliers de gens suspendus à leur téléviseur, son mari obnubilé par le vieil écran cathodique crasseux leur servant de télévision, elle enfile un paletot défraîchi et sort. Elle se perd, elle se découvre pour ironiquement pleurer sa misère. Elle titube, ses yeux embués tandis que les rares passants étiquettent: paumée.

Elle a mal.

Et pourtant elle reste. Elle a peur, elle aime, un masochisme culturel que lui avait légué sa mère asservie et son père qui la bordait avec une intimité agressive chaque soir. Elle se convainc docilement que le bonheur est relatif, son universalité utopique. Elle court après un sens, sa modeste bibliothèque remplie de livres de psychologie achetés usagés lui apprenant une docilité résiliée. Parce qu'il faut demander et ensuite recevoir. Mais ne pas demander trop. Elle reste pour vivre. Pure prostitution de survivance, drame quotidien. Elle endure parce que son conjoint apporte eau au moulin. Une eau souillée, boueuse, mais la roue tourne, sa fille mange et se vêtit, baumes sur plaies. Elle accepte la violence. Il l'amène au restaurant, au cinéma pour se faire pardonner. Ils appellent cela leurs sorties de couple. Criminelle rédemption.

Puis un soir, sa fille rentrera à la maison, complètement défoncée, et retrouvera sa mère, tuméfiée, gisant sur le plancher. Morte. Elle n'appellera pas la police, méfiante du système. Elle sortira du logis, apeurée. Claquement de porte, nuit noire, silence. En courant, elle ira rejoindre le salace crapoteux qui lui vend sa came. Au bout de la soirée, elle terminera dans son lit, plus amorphe que consentante. Son hymen tristement déchiré pour assouvir le pouacre qui lui fait cadeau de la plus empoisonnée des hospitalités qui soit. Et dans ses yeux au vide infinie, pas une larme.

mardi 28 octobre 2008

Faux

3h45, j'en suis à tirer d'étranges conclusions à même les brumeux méandres synaptiques de mon cerveau. Quand tu te sens le besoin de dire des trucs tels "je m'en fous", "ça ne me fait rien", "je m'aime comme je suis", c'est que c'est probablement tout le contraire. Autrement, c'est simplement une évidence, pas besoin de le formuler à voix haute pour tenter de se convaincre, non?

Je m'en fous pas mal moins que je le dis, globalement.

lundi 27 octobre 2008

Compliment

J'ai de la difficulté à accepter les compliments. Truly. Ça me rend mal à l'aise, je doute de la sincérité, du bien fondé, de la crédibilité. Parce que je suis sceptique du désintéressement des gens. Parce que je suis sceptique de l'honnêteté. Parce que je relativise. Parce que je suis critique.

En entrevue, j'ai de la difficulté à nommer mes qualités. Pas que je sois particulièrement humble, je pense au contraire avoir une confiance en moi plus développée que la moyenne. Mais quand quelqu'un essaie de dire du bien, je considère le tout comme de la crotte de boeuf. C'est bizarre.

Tout cela se reflète aussi un peu dans la façon que j'ai de me définir. J'ai tendance à me décrire comme le négatif de ce que je ne suis pas. Je ne suis pas un cave. Je ne suis pas mauvais. Je ne suis pas laid. Je ne suis pas malhonnête. Enfin, vous voyez le topo. J'ai l'impression que je ne suis pas le seul à être comme ça. C'est bizarre. Alors que la majorité des gens se démènent pour obtenir l'approbation des autres, être reconnus positivement, lorsqu'ils y arrivent, ils nient. Et le font en toute bonne foi. Freaking weird. On devrait être capable de sharer de l'amour de façon collective et bien grasse, pourquoi en sommes nous inaptes? Bouh l'humain bouh.

jeudi 23 octobre 2008

Théorème #7

Une des différences entre l'université et le cégep, c'est la plus grande proportion d'étudiants étrangers. On vient d'un peu partout pour fréquenter nos institutions scolaires. Vivant la plupart du temps en résidence, dans une abusivement exigüe chambre, beaucoup de nos amis d'outre-mer passent littéralement leur vie à la bibliothèque. J'étais à étudier lorsque je me suis mis à observer le ratio caucasien:autres. Je me suis dit qu'il y avait une observation fascinante à faire. Voilà ma conclusion:

Ratio d'étudiants étrangers dans la bibliothèque en fonction de l'heure du jour:

Ratio(h) = (|h-15.25|^2)/75.089 +0.3
où 8 < h < 22.5 est l'heure du jour en format international définie sur l'intervalle d'ouverture de ladite bibliothèque.

En effet, autant très tôt que tard, ils sont massivement au rendez-vous.

Am Radio

J'ai une relation amour-haine assez forte avec les lignes ouvertes de la radio AM. Tant sportive en journée qu'en soirée, elles deviennent libres une fois la lune maitresse de la voûte céleste. Depuis maintenant presque 6 ans, je m'endors quotidiennement au son du AM 800, station qui sévit sur les ondes de la Vieille Capitale. 6 années à m'endormir avec mes gargantuesques écouteurs sur la tête, 6 années à me réveiller et être surpris qu'ils soient encore en un seul morceau. 6 ans à entendre les superbes envolés de Ron Fournier, à apprendre à connaitre ses remplaçants, devenir chummy (c'est la partie du texte où j'ai l'air un peu désaxé) avec eux. Les enjeux sportifs de la province sont discutés, 300 000 hommes écoutant en catimini, recroquevillés dans leur couverte, le son des écouteurs comme seul bruit venant troublé l'ultime quiétude des maisons éteintes jusqu'au prochain lever du jour.

Puis, tandis que les partisans du Canadiens se laissent aller dans les bras de Morphée, un tout autre groupe d'individus s'empare des lignes. À minuit tapant, Jacques Fabi prend contrôle du micro pour le début de Bonjour la nuit. Tribune nocturne, des heures de délices radiophoniques, le divertissement le plus pur qui soit.

L'essence même de la beauté du programme réside dans l'excellence des intervenants. Si certains sont brillants, informés, intéressants, d'autres sont séniles, idiots, désaxés. Le mélange est explosif, un bonbon autant sucré que corrosif. Faut dire que les appelants sont rarement des gens "normaux" ou terne c'est selon. Ce sont des gens qui vivent de nuits. Des insomniaques (en suis-je un? J'en suis à statuer...), des personnes assez âgées, des travailleurs de nuit, des B.S., des sales fuckés. Des gens qui piquent ma curiosité d'ordinaire dans la vie. À qui j'essaie de parler quand je peux. Et là, la nuit venue, sans se faire prier, ils se confient à mon oreille droite tandis que la gauche repose tranquillement sur mon oreiller de sarrasin.

J'ai entendu des récits touchants d'immigrants réfugiés, des anecdotes hilarantes de chauffeurs de taxi, des analyses audacieuses du conflit israelo-palestinien, des histoires fascinantes et vivantes sur les années 30-40 racontées par des vieillards encore très allumés, l'épopée marquante d'une ex héroïnomane qui a buché dur pour s'en sortir.

J'ai aussi pu entendre le racisme latent, les préjugés les plus indécrottables, des grossieretés immondes, du sexisme, de la déplaisante véhémence, des insultes au niveau de la cheville.

C'est l'alternance entre les deux, le savoureux et le dégueux, l'aigre et le doux, qui rend l'expérience encore plus exaltante. Chaque appel, une nouvelle incertitude, une nouvelle personne qui désire mettre son grain de sel. C'est le doute, l'inconnu qui meuble chaque soirée à venir qui excite tant.

Et il y a des appelants qu'on apprend à connaitre. Des gens qui appelle régulièrement, plus d'une fois par semaine. Dans mes favoris, il y a Lucille. Une voix frêle, un peu nasillarde. Une dame de 80 ans. Chacun de ses appels débutent par un commentaire sur l'animateur en place, sa préférence entre animateurs de semaine et de fin de semaine balançant au gré de l'identité de l'interlocuteur, une vraie girouette notre Lucille. Une femme qui a vécu donc SAIT, you know what I mean? Il y a aussi Harold. Un gars du Bas-St-Laurent and so proud of it. Il élabore des théories, jamais sur la coche, inexactes, brouillonnes. Mais c'est le genre de gars pas trop rapide auxquel tu acquiesces parce que plus rapide que de tenter de lui montrer son erreur, erreur qu'il ne saurait reconnaitre. Il est cute Harold. Et puis il y a Pierre de Québec. Un gros con. J'aime l'haïr. Et Mario, Laurraine et tant d'autres.

Et puis certains soirs, quand je n'ai pas accès à une radio ou parce que les batteries de mon lecteur mp3 ont rendu l'âme, je suis étendu dans mon lit, je regarde le plafond, le temps est long. Je ne m'endors pas. Je suis comme un bambin qui n'a pas été bordé. Un bébé sans sa doudou. Une nymphomane sans son ramonage. Il me manque un truc...

J'ai besoin de savoir ce qui se trame sur le AM. Hier, un auditeur menaçait un autre de le violenter parce qu'il avait menti à propos de [propos confus sur un politicien], il disait savoir où l'autre habitait et qu'il allait se pointer avec un bâton de baseball. Je riais aux éclats dans mon lit. Le genre de truc que je fais pratiquement jamais en regardant la télévision.

Comment pourrais-je m'en passer?

mercredi 22 octobre 2008

Collection

Ma chambre est un total désordre. Des morceaux de linge éparpillés partout, mon panier à linge demeurant habituellement vide, trônant au beau milieu d'un vaste champs de jeans, de t-shirts, de boxer et de bas. L'habitacle de ma voiture est régulièrement enseveli sous les déchets divers, ma valise pleine de détritus, de bouteilles vides et de snacks à demi consommés. Au primaire, mon pupitre était a total mess, des feuilles un peu partout, des surligneurs que je perdais pour ne plus les retrouver avant le dernier jour de l'année où je vidais mon bureau, découvrant toujours une pomme pourrie ou des raisins secs moisis.

Je ne sais pas trop pourquoi c'est ainsi. Peut-être le reflet de mes idées éparses, l'effet de l'ultime procrastination qui m'est familière et qui me mène à toujours minimiser les efforts ou simplement le confort dans un chaos contrôlé.

Et malgré toute cette anarchie ambiante, il me reste quelques îlots d'ordre dans un océan de désorganisation. Tout ce qui peut s'apparenter à une collection, je le classe, je l'ordonne, je l'archive.

Plus jeune, je collectionnais les cartes de hockey. J'avais différentes séries. Je les classais par ordre alphabétique, par équipe, par numéro. J'avais mes cartables, mes feuilles de plastiques pouvant contenir 9 cartes. Je jouais avec cela, je mettais chaque chose à sa place.

Aujourd'hui, je classe mes livres. J'ai trois bibliothèques, je joue avec leurs contenus. Je classe les bouquins par ordre alphabétique d'auteur. Je les reclasse par genre. J'ai fait un beau fichier Excel où j'ai rentré la totalité de mon avoir. Je spécifie la langue, le nombre de page, je rentre des données, je suis joyeux, je glousse. Ouh Ouh.

Je fais un peu la même chose avec la musique sur mon ordinateur. Par moment, je la classe par artiste. Avec un beau dossier distinct pour chaque groupe/chanteur et un dossier ensuite pour chaque album. Parfois, pris d'un brin de folie, je fuck l'ordre et les regroupe par genre. Puis par année de parution. Des affaires de fou toé!

Et ce soir, alors que je pénétrais dans ma chambre plus bordélique que jamais, regorgé de linge parce que ça fait une éternité que je n'ai pas fait de lavage (ma dernière paire de boxer encore "propre", je l'ai cousu moi-même en économie familiale, secondaire 2, elle m'écrase le Josélito indécemment, je ferai donc du lavage demain), un carton de jus terminé, une bouteille de rhum bien entamé, bref un plancher souillé, j'ai aperçu, au fond de la pièce, mes bibliothèques, toutes shinées, auréolées, en ordre, droites, SPLENDIDES. Le contraste m'a fessé. C'est fou de voir combien l'intérêt change les choses.

lundi 20 octobre 2008

Par Coeur

S'il y a quelque chose qui m'a toujours fendu tout le long de mon parcours scolaire, hormis les cours d'éducation physique mixte (je reviendrai un jour là-dessus), c'est le par coeur. Apprendre la date de signature du traité de Versailles, la location des différentes régions climatiques nord-américaines, la recette de biscuit favorite d'un prof à corrompre, les étapes de reproduction d'une cellule, ça toujours été d'un ennui mortel pour ma pauvre personne. Bien que je pense avoir une mémoire correct, retenir ce genre d'infos s'est toujours avéré de teneur fécale.

C'est le genre de truc qui a teinté mon choix de carrière. Je ne me voyais pas aller en pharmacie apprendre des réactions chimiques par coeur, en droit apprendre le code civil sur le bout de mes doigts, en anthropologie apprendre rien. J'ai plutôt choisi un champ mathématique (actuariat pour ceux qui ne suivent pas) croyant bien ainsi faire un pied de nez à la sacro-sainte mémorisation qui infecte le système éducationnel comme merde infecte la programmation de TQS.

I was so wrong. Pas autant que les représentants libéraux fédéraux par un beau 2 décembre mais quand même.

J'étais à étudier ce soir pour un examen prévu demain lorsque je vécus une véritable révélation. J'apprenais par coeur une quinzaine d'expressions de ratios, des trucs dont je gave ma mémoire à court terme pour ensuite tout supprimer une fois le test passé. J'étais en plein processus de one night avec shemale intellectuel. Je suis pris au dépourvu, je dois combler un besoin, je vis tout intensivement en une nuit, et je supprime de ma mémoire le lendemain. J'ai eu une révélation DISAIS-JE, une genre d'incitation à tout canceller parce que c'est de la marde. Le genre de révélation que le directeur de la programmation de Rad-Can aura à propos de Dany Turcotte lorsqu'il réalisera que les jokes de gay, ça fera. Une brève mais vive impression de pas être à ma place. C'est troublant en sacrament.

Puis là j'ai relaxé, pris une grande respiration, écouté une bonne période de Canadiens et surtout, j'ai relativisé. Je pense qu'on ne peut échapper au par coeur. C'est comme tenter de ne pas entendre de discours facile en écoutant la radio. Impossible. Il faut donc choisir le moins pire de tout et se dire que ça va passer. J'imagine.

Je replonge donc, go les avantages de la famille Résultat net résiduel.

Pour oublier la grisaille.

vendredi 17 octobre 2008

Being a bitch

Fut une époque dans ma frivole jeunesse où je fus un véritable entonnoir potinier. De multiples horizons affluaient croustillantes informations autant qu'anecdotes savoureuses. J'avais su me développer un racoleur réseau huilé parfaitement, j'avais un nombre étonnant de personnes ressources. J'étais le Claude Poirier du racontar, sans boîte vocale cependant.

J'en ai déjà parlé, j'ai l'impression que les gens se confient à moi plus qu'à la moyenne. C'est peut-être un feeling erroné, mais j'ai l'impression de mettre en confiance ou je ne sais trop. Je pense aussi avoir une aptitude particulière pour cerner ce que les gens veulent entendre. De plus, la nature humaine me semble faite de telle sorte que les gens ont BESOIN de parler. Ne s'agit plus qu'à avoir le bon timing, la bonne syntaxe, le bon degré de détachement et on peut savoir tout ce que l'on veut. Rester muet comme un candidat conservateur en campagne, écouter sans juger (nah, faites juste garder votre jugement subtile), et on reviendra vous voir. Votre réseau est ainsi établi, les fenêtres msn pop-up, c'est la grande moisson du commérage et vous êtes désormais racoleur fermier en période faste qui récolte ses semances dans un champ immense de ragots.

C'est ainsi que "dans le temps", j'étais fort connecté. Je trouvais ça drôle, la vie était autrement plus ludique, légère, facile. Je m'amusais, je nourrissais ma curiosité, plus j'en savais, plus je pouvais observer en connaissance de cause mon entourage, l'évolution des relations, la façon que les gens ont de se comporter en diverses situations. Puis j'avais fait le tour du jardin, je m'étais découvert ce qu'ils appellent, dans le domaine scientifique de l'observation humaine, une "p'tite gêne".

Dernièrement, j'ai rechuté.

J'utilise mon BAC comme micro-système expérimental. M'étant foutu éperdumment des gens qui m'entouraient lors de la dernière année, je suis donc en mode rattrapage. Hier soir, je me suis retrouvé avec 5 personnes, un bottin des étudiants et aucune pudeur. Saisissant là une affaire en or, j'ai invité mes comparses à commenter chaque personne de notre année, une personne par une. Hell yeah. Dégueux? Je sais.

La soirée durant, tout le monde a passé sous le bistouri de notre implacable panel. Quelques humides rumeurs, des déversements de fiel, pas mal d'éloges, des jugements en vrac, TELLEMENT d'informations. Mon taux de rétention était à son summum, j'assimilais à un rythme fou, classifiais l'information, la jaugeais. 4 gars, 2 filles, 6 godfucking bitches.

Après coup, je me suis questionné sur la moralité de l'exercice. Mais en y repensant, on a dit bien plus de positif que de négatif (we are sweet bitches), et puis je crois bien que c'est le genre de conversation fort courante. Non?

Je suis donc, en date d'aujourd'hui, fin prêt à observer mon milieu scolaire avec un nouvel oeil. je suis à l'affut. Je tends l'entement mes perches, mets en place mon réseau. J'ai du fun. Une vrai fillette de niveau primaire. Un être pervers.

10-4.